Par un soir de pleine lune

Nombre de messages : 30 Date d'inscription : 23/07/2008

Hypnotys rejoignit Cruel. Il crevait de faim. Quelle ne fut pas sa surprise de l’entendre dire qu’il allait avaler sa victime toute entière. La faim qui le tenaillait l’avait mis de mauvaise humeur mais là c’était pire que tout. Voilà que son compagnon voulait se la jouer solo.

Essaie donc d’avaler notre victime seul et tu verras qui sera bouffé tout cru après.

Il montra ses crocs et courut vers la maison de leur victime.
Il regarda par la fenêtre et la vit. Qu’elle était appétissante, son sang devait être d’une douceur incomparable au palais. Et sa peau avait l’air si tendre et la chair si ferme.

Un grondement de son estomac le fit réagir. Il sauta par la fenêtre qui se brisa et se tint devant sa victime, plongeant son regard dans le sien. Il aimait jouer avec elles en général, mais là il avait bien trop faim pour continuer ce petit jeu. Son regard profond hypnotisait la victime. Celle-ci ne bougeait plus, clouée par la peur surement. N’y tenant plus, il planta ses crocs dans la gorge chaude de la victime et lui en arracha une partie. Le sang gicla. Il le lécha avec délectation. Prit d’une frénésie incontrôlable, il se déchaina sur le corps ensanglanté de la femme. Les deux loups s’en donnaient à cœur joie, comme pour montrer aux habitants qu’ils étaient bien présents et sans âme.

Repus, Hypnotys quitta le cadavre déchiqueté sans plus un regard, il se sentait mieux, beaucoup mieux même. Il ne serait plus obligé de manger du pain pour faire passer les crampes d’estomac, celui-ci était comblé, du moins jusqu’à la nuit prochaine.

Ellana, après cette horrible tragédie, les idées ailleur, se dirigea vers la taverne... Elle entra dans la taverne de la gentille dame, monta à l'étage, arriva devant la porte de sa chambre puis hésita à pousser la porte, comme si un mauvais pressentiment pesait sur elle.

Elle passa outre ce mauvais pressentiment et passa le seuil de la porte. Elle s'assit sur son lit, puis pensa à tous ces évènements qui venaient de se produire. Elle se laissa tomber de tout son long sur ce lit douillet, se roula en boule puis commença à pleurer. Elle se dit en elle qu'elle regrettait tout cela, qu'elle regrettait même d'être partie de chez ce peuple en pleine forêt où elle avait vécu son enfance. Pourquoi être partie... Quelle follie... Elle se remit en position assise puis se leva soudain

Il faut que je parte d'ici... Je ne veux pas mourrir, non ... je ne veux pas...

Elle commença à se diriger vers la porte quand là, elle entendit un énorme vacarme, elle se retourna et en quelques secondes, sous ses yeux, deux loups gigantesques se présentaient devant elle. Elle resta plantée là, ne bougeait plus d'un pouce, tétanisée par ces deux masses qui étaient là, devant elle. L'un d'eux avança vers elle puis avec une espèce de sourire, il se jetta sur elle pour lui croquer la chair de son cou, chair tendre et jeune. Elle cria

NON JE NE VEUX PAS MOURRIIIIIIIIIIIR !!!!!!!!

Elle poussa une hurlement terrible, essaya de se débattre mais sans y parvenir. Puis elle arrêta de bouger. La vie avait quitté son corps mais avant cela, c'était son âme qui s'était échappée vers un autre monde bien meilleur...

C'est comme cela que la petite fille nommée Ellana, petite habitante des forêts lointaines, finissa ses jours dans un endroit bien sordide, peu accueillant et dangereux alors que la forêt, parfois bien plus dangereuse, était elle bien plus gaie et bien moins effrayante!

Au petit matin, Migéon se reveille. Comment a t il fait pour réussir à se rendormir ? Il n'en a aucune idée.
Il se souvient d'être alé se coucher, ou plutôt, se réfugier dans sa chambre.
Il se sait intouchable par les loups, trop vénérable, trop sage. Mais il a peur pour eux. Pour les filles, les jeunes femmes. Et même pour Aimelin, qui tente comme il peut de rassurer les autres.

Pendant la nuit, il croit se souvenir d'un cri horrible. Etait ce vrai ou bien a t il fait un cauchemard ?

Il se lève, les membres endoloris d'avoir dormi dans une mauvaise position, les muscles crispés. La migraine le tenaille, et il semble qu'il y ait, ce matin là, une odeur de mort et de sang qui se répend déjà dans le vilage.

Migéon sait la cruauté des loups, et que si la première nuit, ils n'ont dévorés personnes, cette nuit aura sûrement été un carnage.

Il tente de rasembler ses esprits et parcours toutes les chambres de l'auberge, en commançant par la tavernière. Au moins, si elle est vivante, elle préparera des boissons chaudes pour les autres...

Gwen ? Es tu la dis moi ? Répond !

Comme il entendait des bruits furtifs, signe qu'elle devait remuer dans son lit, il continua sa route, et appela tour à tour chacun des dormeurs :

Dame Maltea, êtes vous réveillée ? Pourriez vous aller aider Gwen, lorsque vous serez prête ?

Une réponse. Faible, mais audible tout à fois, qui maugrée quelque chose du genre fichez moi la paix. Migéon sourit en pensant à la dame au reveil... Puis, à nouveau tendu, continue...

Il part réveiller Aimelin, Aventurine, Hildegarde, Rebaile, et Ellana.

Mais cette dernière, contrairement aux autres, ne répond pas, alors, le vieux s'approche un peu plus encore de la chambre. VOit la porte...

Oh mon Dieu ! Noon ! Pas la jeune file qui semblait si perdue ?

Des tripes, du sang, l'horreur qui imprégnait la pièce était indescriptible. A Hildegarde qui se tenait non loin, avec Aimelin, elle leur dit :

Aime, je vous prie, emmenez donc Hilde faire un petit tour dehors, dans l'air frais du matin.
Vite.

Il avait bien tenté de faire en sorte que son ton soit impassible, mais l'homme avait comprit. Migéon avait espéré que ce ne soit pas le cas de la petite fille. Il entra et tenta de cacher comme il pouvait l'entrée de la chambre.

Il regardait la pièce, le sol jonché de...Malgré son âge, et le nombre de fois où il avait vu des carnages, il eut un haut le coeur et se précipita vers la fenêtre, fracassée.

Des poils étaient accrochés là....

Aime se réveilla en sursaut en entendant des bruits dans le couloir de l’auberge. Il avait essayé de lutter contre le sommeil mais s’était endormi comme une masse.
Il se dirigea vers la porte qu’il entrebailla et aperçut Migéon qui tapait à chaque porte.

Ses pensées ne firent qu’un tour …les loups ! ils ont tué l’un de nous...
En quelques minutes il s’était passé de l’eau sur la figure, avait revêtu braies et chemise, mis ses bottes avant de sortir de la chambre se retrouvant dans le couloir avec la petite Hildegarde.

Migéon était devant la porte de la jeune femme Ellana quand il vit son visage se décomposer. Il jeta un œil sur la petite fille et posa sa main sur son épaule prête à la retenir.

Aime, je vous prie, emmenez donc Hilde faire un petit tour dehors, dans l'air frais du matin.
Vite.

- oui de suite… baissant les yeux vers la fillette il lui fit un clin d’œil et l’attrapa par l’épaule lui faisant tourner le dos en direction de l’escalier … que dirais tu d’une petite ballade dehors histoire de se réveiller ? allez viens !

Il descendit l’escalier en jetant un regard inquiet vers la porte.. rassuré de voir Malt dans le couloir. Il fallait trouver à tout prix les loups où l’un de nous disparaitrait encore cette nuit.

Arrivé dans la salle il prit deux pommes dans une corbeille sur le comptoir et en tendit une à Hild.

- tiens, apres nous reviendrons boire un bol de lait et manger du pain bien chaud.

Tenant toujours la fillette par l'épaule pour être sure qu'elle ne lui échapperait pas, il ouvrit la porte pour sortir de l'auberge.

S'arrêtant il respira un grand coup. Il regarda la fillette en souriant et croqua à belles dents dans sa pomme, puis ils firent quelques pas sur la place où déjà le soleil commençait à réchauffer doucement l'air.

Maltea dormait comme un loir, le sommeil avait eu raison de sa vigilance. Elle était au beau milieu d’un rêve lorsqu’elle entendit crier son nom. Sans ouvrir les yeux elle répondit à la demande du vieux sage.

Fichez moi la paix, non mais je suis pas une servante non plus, Gwen se débrouillera très bien toute seule, j’ai juste envie de dormir et rester bien au chaud sous les couvertures.

Elle réalisa soudain de l’endroit où elle était et se souvint des loups. Elle se redressa dans son lit et se leva rapidement. Y avait-il eu des victimes cette nuit ? Le vieux ne disait rien et aucun cri de dégout ou de peur ne se faisait entendre. Peut-être que les loups n’avaient pas fait de victime cette nuit encore.

Elle se leva avec le sourire, certaine que ce devait être ça. Elle s’habilla rapidement après avoir fait sa toilette et sortit de sa chambre tout en pensant que NON elle n’aiderait pas Gwen^^

Dans le couloir, elle vit le vieux de dos, regarder dans la chambre de… en fait elle ne se souvenait même pas de qui occupait cette chambre. Elle s’avança et dit sur un ton taquin a Migéon : « alors vous avez trouvé une esclave pour prép… »

Elle fut coupée net dans son élan en voyant le carnage qui régnait dans la chambre. Du sang partout, des morceaux de chair, le cadavre mutilé d’une personne. Elle eut un haut le cœur et prit ses jambes à son cou. Arrivée dehors, elle se laissa aller et vomit tripes et boyaux. Elle releva la tête et vit Aimelin et la gamine. Elle se força à sourire et les salua. Elle avait compris en voyant le regard d’Aimelin qu’il savait…

Bonjour vous deux, désolé de me donner en spectacle mais … elle se demanda se qu’elle pourrait inventer pour ne pas effrayer l’enfant… le matin ça m’arrive souvent, surtout quand j’ai trop mangé la veille… elle disait vraiment n’importe quoi, et espérait qu’Hildegarde ne poserait pas de question.

Euh aime tu fais quoi dehors de si bonne heure ?...

La porte qui s’ouvrit brusquement derrière eux alors qu’ils avaient fait quelques pas fit se retourner Hild et Aimelin.

Le jeune homme regarda son amie qui n’avait pas l’air au mieux de sa forme et se demanda si son haut le cœur était dû aux évènements ou à toute autre chose. Il ne posa pas de questions, il se l’était interdit, mais il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle ne supportait pas ce qui se passait à l’étage et dans le village.

En tant normal il l’aurait sans doute taquiner sur ses habitudes matinales, mais là il n’en avait pas le cœur. Sans quitter son regard il baffouilla une réponse.

- je .. je voulais prendre l’air .. et… et faire un peu profiter Hild de la fraicheur du matin avant d’aller boire une boisson chaude avec tout le monde… il regarda le fillette espérant être crédible. Il n’avait pas l’habitude des enfants de cet age mais il les savait suffisamment éveillés pour se rendre compte d’eux même.

Il regarda Malt dont la paleur trahissait bien son état.

- tu ne penses pas que tu devrais lever le pied un peu ? Je ne t’ai pas vu manger des masses hier mais je vois bien que tu es fatiguée. Attends moi deux minutes avec Hild je reviens.

Sur ces mots il rentra dans l’auberge pour en ressortir quelques instants apres avec une pomme à la main. Il la tendit à Malt sans la lâcher des yeux.

- tiens manges cette pomme, ça te calera l’estomac… et ne refuses pas car j’ai pris des risques… Gwen va finir par me taper avec une chope à force de lui piquer des pommes sous son nez… son regard essayait d’être sévère mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de sourire en voyant l’expression qu’elle prenait.

Il regarda Hild et lui fit un clin d’œil, espérant soulager un peu l’atmosphère tendue qui les entourait.

- tu as vu ? les grandes personnes ne sont pas toujours raisonnables et on doit aussi les obliger à manger.

Hildegarde ne broncha pas alors que le grand Aimelin la conduisit dehors avec calme et fermeté. Le vieux papi avait parlé d’un ton autoritaire, celui que les adultes utilisent pour expliquer aux enfants qu’ils sont trop jeunes pour savoir certaines choses.

Quelque peu chamboulée par la soudaineté des évenements, Hildegarde resta muette jusqu’au dehors. Elle saisit la pomme que lui tendit Aimelin avec un sourire plein de reconnaissance, avant d’y mordre à pleines dents, laissant la trace de sa dentition trouée à chaque bouchée.

La petite leva les yeux vers la fenêtre de l’auberge, où se trouvait encore Migéon. Sa curiosité piquée au vif, elle ne put retenir ses questions :

-Monsieur Aimelin, c’est qui qui habite à cette fenêtre ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?

Sans avoir le temps de s’en laisser conter, Maltea surgit au dehors pour rendre son estomac en même que sa frustration. La fillette se demanda un moment si elle était malade ? Avait-elle attrapé froid ? Puis ses yeux fixèrent de longues secondes le contenu du renvoi. Sa main glissa inexorablement dans celle d’Aimelin pour la serrer.

Après de longues secondes de silence inexpliqué, Hildegarde se mit à rire aux paroles de l’homme, qui tâchait de gronder Maltea. À nouveau souriante, la petite recroqua dans sa belle pomme.

-Oui. Ma maman m’a dit que les fruits c’était des fois meilleur que la viande. Mais si Gwen veut vous gronder, moi je veux bien partager ma pomme. Very Happy

Aimelin regarda la fillette en riant.. profitant qu'elle ait oublié sa question sur la fenêtre.

- merci tu es vraiment tres généreuse mais ça ira j’en ai une … il lui montra la pomme qu’il était en train de manger, puis se pencha à son oreille pour ne pas que Maltea qui reprenait ses esprits l’entendent de trop … et puis je n’ai pas peur des femmes … enfin pas trop…. juste ce qu’il faut.

Il se redressa et à son tour regarda son amie avec un grand sourire, imitant Hild en mordant à pleine dents dans sa pomme.

Gwen s'étira comme une chatte. La première bonne nouvelle de la journée était qu'elle respirait, donc qu'elle n'avait pas été dévorée pendant la nuit. La deuxième bonne nouvelle était qu'elle faisait un temps magnifique, le soleil dardant ses rayons sur le village de Montpezat.

Elle se dirigea vers la porte, et se rendit compte juste à temps qu'elle n'était pas habillée. Elle enfila des vêtements convenables et sortit de sa bicoque. Elle vit Maltea traverser le paysage en se tenant le ventre, et vomir son dernier repas dans les fourrés un peu plus loin. Là d'où elle venait se tenait le vieux Migéon. Gwen alla voir de plus près.

Elle demanda à Migéon de s'écarter du pas de la porte et entra. Une odeur de sang prit d'assaut le nez de Gwen. Du sang et des morceaux de chair maculaient le sol et les murs. Elle ne restait quasiment plus rien d'Ellana. La pauvre... Gwen espérait qu'elle n'avait pas trop souffert. Elle scruta la pièce pour trouver quelques indices révélateurs, hocha la tête puis ressortit.

Gwen se dirigea vers l'auberge et vit Aimelin qui tenait compagnie à la délicieuse petite fille Hildegarde. Elle était en train de croquer à pleine dents une des pommes volées à Gwen. Cela faisait quelques jours qu'elle faisait mine de ne pas s'apercevoir des larcins. Tellement innocente et jolie ! Qui pourrait la soupçonner d'être un monstre assoiffé de sang ? Impossible...

Gwen entra dans l'auberge et alla vers la cuisine pour y préparer la collation. Les villageoises survivantes seraient bientôt toutes là, et elle aurait des choses intéressantes à leur dire. Son instinct ne l'avait pas trompée, cette fois non plus !

Le sol recouvert de sang.. Celui çi commençait déjà à sécher, et le soleil rendait son odeur presque insurmontable, malgré la fraicheur du mois de septembre. Il fallait nettoyer tout cela.

Maltea, puis Gwen, étaient venues voir.

Il manquait encore des villageoises qui restaient cloitrées dans leur chambre. Le vieux entreprit donc de nettoyer un peu. Il alla chercher de l'eau chaude, y mit des plantes qu'il connaissait, afin de purifier l'endroit comme il se doit.

A grandes eaux, il finit par enlever le sang. L'estomac noué, les yeux rouges, Migéon la gorge nouée, arriva enfin à l'auberge, en fin de matinée déjà.

Il espérait qu'Aventurine et Rebaile seraient elle saussi là bas...

A son entrée, il dit d'une voix blanche, machoires serrées :

Il faut les éliminer ! Ou bien, c'est eux qui nous tuerons tous !

Même s'il avait voulu manger, il n'aurait pas pu. Il remarqua que la petite fille le regardait avec des yeux ronds...mais ne put rien rajouter...

Gwen attendit que les dernières villageoises arrivent. Quand tout le monde fut dans la pièce, elle prit la parole :

A présent, nous sommes réunies pour envoyer au bûcher la prochaine personne qui, espérons-le, sera un loup-garou. Alors, n'attendons pas davantage, puisque je suis certaine de ma prochaine proposition. Vous serez d'accord avec moi, elle est très bonne comédienne. Le dernier repas qu'elle a fait semblant de vomir était plus constitué de morceaux humains que de soupe à l'oignon. Maltea, je l'affirme haut et fort, tu es un de ces monstres que nous pourchassons. La voyante me l'a affirmé. Je vote pour que tu sois brûlée vive, afin que le massacre d'innocentes victimes cesse une bonne fois pour toutes.

Gwen prit une ardoise, et inscrivit les votes :

Elle attendit que les autres se manifestent...

Maltea essaya de sourire à Aimelin mais les nausées étaient bien trop fortes. On lui avait pourtant bien dit qu’elles n’étaient présentes qu’en début de grossesse mais là ça commençait à faire un peu trop longtemps pour elle.

Elle prit la pomme et esquissa un pale sourire à la petite avant d’entrer dans l’auberge afin de boire un grand verre d’eau.
Gwen rassemblait les villageois afin d’accuser l'un d’eux. Elle l’écouta attentivement….

Maltea regarda Gwen, visiblement surprise. Elle avala sa salive. Soit la dame voulait la bruler… elle s’en fichait éperdument de mourir, après tout sa vie était tellement compliquée qu’elle pourrait avoir le repos de l’âme et ne plus avoir à souffrir. Cependant elle ne se laisserait quand même pas faire, par simple fierté mais aussi pour l’enfant qu’elle portait et qui n’avait rien demandé.
Elle avait déjà fait bruler une innocente et maintenant c’était à son tour. La voyante le lui avait soit disant dit, dieu que c’était facile d’avancer cet argument.

Elle prit la parole d’une voix ferme et ironisa comme à son habitude.

Ben oui j’ai fait semblant de vomir mon dernier repas, donc ce qui est sur le sol dehors n’est pas à moi. Tu te contredits un peu je trouve. De plus t’as l’air de bien t’y connaître en reste humain, étonnant… désolé mais il est vrai que j’ai pas mangé de soupe à l’oignon. Personnellement entre un morceau de bœuf et un morceau humain je fais pas la différence. Ceci dit t’es ptet bouchère…

Par contre toi tu es encore en vie, en étant capitaine c’est étrange. Tu as fait bruler une pauvre innocente hier et maintenant c’est mon tour. Je comprends mieux ton petit jeu, on aurait du écouter Soizic hier. Elle avait vu clair depuis le début.

Maltea se mordit la lèvre, comme elle regrettait de ne pas avoir voté contre Gwen, sa place de capitaine lui permettait de tuer qui elle voulait et ce impunément.

Moi je vote contre toi Gwen, sous des apparences affables tu n’es pas si innocente que ça. Tu avais l’air de savoir qui avait été tuée et tu es aussi fraiche qu’une rose alors que nous tous avons des mines défraichies.
Ce qui m’intrigue c’est comment tu protèges la petite Hildegarde, ca ne m’étonnerait pas que ce soit un loup elle aussi vu sa réaction le lendemain de la première nuit. Tu as réussi à éliminer la pauvre Soizic maintenant tu vas m’éliminer moi il ne restera plus qu’Aimelin, Rebaille et Aventurine. Je suis certaine que la ptite protégée votera comme toi. Dommage je ne serais plus là pour voir mourir les loups que vous êtes j’en suis certaine, qui sait peut-être que de la haut je pourrais me gausser des pauvres innocents que vous continuerez à bouffer et à faire bruler.

Elle haussa les épaules, n’essayant même plus de se défendre, fatiguée par tant de haine et de manipulation. Elle s’assit et se rendit compte qu’elle tenait toujours dans sa main la pomme qu’Aimelin lui avait donnée. Elle croqua dedans, la dégustant, après tout cela allait surement être son dernier repas. Une fois le trognon, elle la jeta aux pieds de la capitaine et la toisa en ironisant une dernière fois, elle n’en aurait surement plus l’occasion.

Délicieuse ta pomme, ca me change des soit disant morceaux humains que j’ai vomi.
Tu devrais en manger une, il parait que ça nettoie l’estomac et vu le carnage dans la chambre d’Elanna tu dois en avoir bien besoin…

Aime, pensif avait suivi Malt dans l’auberge, tenant toujours Hild par la main. Il s’approcha des villageoises quand Gwen prit la parole et sentit son estomac se serrer à mesure qu’elle parlait.

Mais elle a mangé trop de pommes et elles lui sont restées en travers de la gorge c’est pas possible ! Malt un loup ! il avait tout entendu depuis hier mais là c’en était trop.
Soizic était morte par leur faute à toutes, et il ne laisserait pas faire une autre erreur. Certe Malt était malade mais pour tout autre chose sans doute, et il trouvait incroyable de telles accusations sur ce simple fait anodin.

Il ne fût pas surpris de l’intervention de Malt pour se défendre, et attendit qu’elle ait fini, essayant de rassembler ses idées. Il s’avança au devant de Gwen et éleva la voix :

- un instant !!!! vous me semblez bien pressée d’envoyer Maltea au bucher .. y aurait il une raison à cela Gwen ? vous gêne t elle dans vos plans ? seriez vous l’une des leur pour être aussi directive ? vous dites que la voyante vous l’a dit .. je trouve cela relativement facile et j’aimerais bien que cette personne vienne le répéter ici… et entre nous elle aurait dû vous avertir hier que vous vous trompiez par rapport à Soizic.

Il se tourna, dévisageant tour à tour les femmes qui étaient réunies. Son regard s’arrêta sur Hild et il ressentit comme un malaise. Et si c’était vrai … elle si innocente… Laissant son regard passer sur toutes pour finir sur Gwen il continua d’une voix ferme.

- hier ne vous suffit pas vous voulez refaire la même erreur ? Vous ne voyez pas que cette femme vous manipule et vous raconte des inepties ?

Il lança un regard noir vers l’accusatrice :

- je vote contre vous Gwen .. ça fait deux voix contre.

Il se retourna ensuite face aux femmes.

- si vous laissez votre capitaine emmener Malt à la mort je sais que c’est moi qui mourrais cette nuit car j’aurai vu juste.

A mesure qu’il parlait il sentait la sueur couler sur son front… il n’avait pas d’autre choix s’il voulait sauver Malt. Il était certain que Gwen faisait partie des loups, il en avait l’intuition et sa façon d’accuser si rapidement le lui prouvait.

- ne vous trompez pas en choisissant Malt ou vous le regretterez toute votre vie !

Il les regarda sans baisser les yeux, se dirigea vers son amie et posa sa main sur son épaule en se plaçant derrière elle. Geste qui se voulait rassurant mais qu’il savait dérisoire face à un groupe de femmes qui écoutaient aveuglément leur chef, sans réfléchir.

Gwen prit la craie et inscrivit :

Puis elle releva la tête et enchaîna :

Alors, voici ce que j'ai à répondre à ces accusations. Je vous fais cette avoeu : je suis la voyante. Je suis consciente que je signe par la mon arrêt de mort, puisque le deuxième loup me dévorera si je ne vais pas au bûcher cette fois-ci. J'ai sondé deux personnalités jusqu'à présent. Celle de mon successeur si il est toujours vivant d'ici là, parce que je sais que c'est un villageois, et celle de Maltea, dont je sais que c'est un loup-garou. Je dis bien mon successeur, parce qu'il saura exactement quoi faire quand je serai dévorée ou brûlée, mais évidemment, je ne dévoie pas encore qui c'est, pour éviter qu'il soit la cible suivante. Vous le saurez bien assez tôt !

Je salue tes talents de comédienne, Maltea, tu es très forte. Pour moi, elle devient urgent de t'éliminer ! Tu es sans nul doute la plus sournoise des deux loups-garous que nous traquons.

Donc, maintenant, c'est à vous de voir, mais réfléchissez bien. Quelque soit votre choix, vous saurez quoi faire après cette nuit. Soit vous m'avez brûlée, et Maltea et son complice feront une victime innocente, soit je ne suis pas envoyée au bûcher, mais je périrait sous les crocs, pour votre sauvegarde !

Qu'en dites-vous ?

Maltea retint un rire nerveux, la voyante… elle ne manquait pas de culot. Deux voyantes dans un village ca faisait beaucoup.
Comment démentir ce soit disant aveu ? Personne ne savait à part elle-même qu’elle était la voyante. Elle savait que la gamine était un loup mais pour Gwen elle n’en était pas sure avant maintenant. C’était risqué de laisser la petite en vie surtout qu’elle passerait surement capitaine si Gwen mourrait mais c’était le risque. Gwen était bien trop dangereuse et l’entendre dire qu’elle, Maltea, était un monstre lui glaçait les sangs. D’accord elle était loin d’être douce, aimante, et tolérante mais de là à la faire passer pour un monstre sanguinaire…

Elle se maudissait, elle n’avait pas vu dans ses « visions » que cette teigne de Gwen usurperait son identité pour se disculper et afin d’envoyer une innocente de plus sur le buché. Elle s’enfonça les ongles dans la paume de sa main, elle réfléchissait du mieux qu’elle put, son temps était compté et elle se devait de sauver les pauvres innocents. Si sa mort pouvait permettre à une personne de vivre plus longtemps alors elle l’accepterait, malheureusement d’après ses calculs il resterait deux loups contre 3 villageois. Cette nuit un autre serait mangé et pour le buché vu la voix comptant double du capitaine loup garou ils gagneraient le droit de bruler encore un villageois.
Elle sentait les larmes lui piquer les yeux. Non elle ne devait pas pleurer, surtout ne pas montrer sa faiblesse à cette chienne de l’enfer. Elle devait dire qu’elle était la voyante en espérant que les villageois ne seraient pas aveuglés par le mensonge de la louve.

Si malheureusement elle voyait d’autre personne se liguer contre elle, elle ne pourrait faire autrement que d’accepter son rôle de martyr et de mourir le corps léché par les flammes, tout ça pour prouver qu’elle était l’innocence même. Un frisson lui parcourut l’échine. Elle puisa dans ses ressources et regarda Gwen sans sourciller.

Tu oses dire que tu es la voyante alors que tu sais très bien ne pas l’être. J’ai même l’intime conviction que tu savais qui j’étais et tu as trouvé le moyen de m’éliminer sans même te rendre malade en sachant que je n’ai pas trop bon gout et que j’ai la peau dure.
J’espère que les villageois ne suivront pas aveuglement ta décision suite à ce mensonge. Ma seule consolation est que si malheureusement ils te suivent, je pourrais quand je serais près du très haut te voir mourir un jour et te voir aller rejoindre le sans nom.

Elle regarda Gwen puis Hildegarde, elle se retourna sur Aventurine qu’elle ne connaissait pas, essayant de sonder ses pensées. Elle regarda ensuite Aimelin, ils avaient partagé tant et tant de choses et lui au moins la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle ne savait pas mentir. Vint le tour de Rebaile et la regarda la peur au ventre. Elle aussi la connaissait, mais serait elle faire la différence entre le mensonge et la vérité… elle n’était plus sure de rien, elle d’habitude si confiante.

Tu parles de comédienne mais tu es l’excellence même. Quelle idée lumineuse de t’être autoproclamée voyante en sachant que c’était moi la véritable voyante et donc personne pour te mettre en défaut à part moi l’accusée. Facile de faire croire que je mens en avançant cela parce que je suis « louve » mais je crois en ma bonne étoile et tu seras confondue et là on saura tous que tu es une louve et non moi !

Tu n’oses pas donner le nom de ton successeur en disant que c’est pour le protéger de la prochaine nuit alors que tu as dit juste avant que tu serais la prochaine victime, faut savoir…
Je dis que tu n’oses donner l’identité de ton successeur car tu sais très bien que c’est ton compagnon de carnage !!!

Je t’ai sous estimée, tu es très futée, ça m’apprendra…

Maltea arrêta de parler, elle était vidée et avait froid. Bonne nouvelle elle serait vite réchauffée si les villageois se trompaient et l’envoyaient elle au buché. Elle soupira à ses pensées stupides et attendit que d’autres se manifestent, croisant les doigts et priant avec ferveur afin de pouvoir continuer à vivre.

Migéon restait hébété.
Les deux jeunes femmes qu'il avait devant lui se déchiraient. Mais tout cela, il l'avait déjà vécu. Avec d'autres hommes et femmes. La douleur, la peur, le besoin instinctif de survivre, et tout le monde se méfiait de son voisin, de sa voisine.

A ce moment, Gwen et Maltea se regardaient droit dans les yeux, chacune avec les yeux pleins de conviction.
Laquelle des deux mentait ?

Manquerait plus qu'un autre encore se dise être la voyante !

Se dit Migéon. On aurait pu croire cela drôle. Mais la scène qui se déroulait alors avait de quoi glacer le sang.
Peut être même étaient elles toutes les deux du même côté, et ne jouaient elles cette mascarade que pour faire croire autre chose ?

Personne ne pouvait rien en savoir. Les mensonges, le venin qui allait se cracher à partir de cet instant allaient être sans commune mesure.

Le vieillard s'écarta des deux femmes. Son regard passa sur Aimelin, descendit sur la petite Hilde.

Aventurine ne disait encore rien, pas plus que Rebaile.
Et pourtant, leur voix comptait....

- ARRETTEZ!! ARRETTEEEEEEEEZZZ !!!!!

Hildegarde lâcha brusquement son déjeuner pour se boucher les oreilles. Dans son élan, l'assiette en céramique fut bousculée et éclata en morceau sur le sol. Le visage de la fillette était empli de larmes échaudées. On aurait pu croire qu'elle tentait de se débattre en plein cauchemar.

Elle glissa de sa place pour accourir vers Migéon. La tête fourrée dans la jambe du vieux papi, elle continua à trembloter de tout son petit corps.

-Je suis désolée papi Migéon. Je voulais pas que madame Soizic meurt... Je savais pas ce qui allait arriver. Est-ce que Aristote va être très fâché contre moi? Est-ce qu'il va la ramener?

Les émotions de peur, la hantise, et le remord se bousculaient tous chez Hildegarde. La petite s'écarta du vieux, sans lâcher sa soutane.

-C'est vrai alors que les loup-garous sont là, hein? C'est pour ça que j'avais pas le droit de voir la chambre là haut?

Elle regarda Aimelin et son amie Maltea. L'effroi se lisait dans ses yeux.

-Pourquoi vous faites ça? Pourquoi vous avez pas été là hier pour empêcher Soizic de mourir? Pourquoi vous avez rien dit? Tous ensemble on aurait pu éviter qu'elle meurt. Elle m'a fait très peur, mais je savais pas... Je voulais pas faire de bêtise...

La fillette passa le revers de sa manche sur ses yeux en regardant Maltea et Gwen tour à tour.

-Moi je sais.... Je sais qui est la vraie voyante.

Elle regardait maintenant Aventurine et Rebaille, toutes celles qui ne disaient rien.

-J'ai besoin de vous, s'il vous plait. Dites quelque chose... Il faut pas qu'on meurt tous ici. La dame est un loup.

Le doigt de la petite se pointa sur Maltea, plus suppliant qu'accusateur. Hildegarde espérait. Elle serrait dans ses bras la vieille poupée trouvée le premier jour de son arrivée.

Un grincement hideux se fit entendre. C'était la craie dans la main de Gwen, contre l'ardoise :

Pensées qui s'bousculaient dans sa tête...
Elle devait voter, elle le savait... Mais affirmations en tous genres qui s'rentraient d'dans alors qu'elle écoutait les deux femmes, l'une capitaine élue de leur village, censée être fiable, l'autre qu'elle connaissait un peu, mais, connait-on vraiment quelqu'un, quand les loups-garous sont là?...

Affirmations, et contradictions..dans les deux témoignages... Une innocente déjà sacrifiée... Sa voix qui pouvait enfoncer Malt, ou la mettre à pied d'égalité avec la capitaine qui s'disait voyante... Pas d'vérité dans cette réalité impitoyable qu'étaient les loups-garous...
Pas d'vérité, mais une décision à prendre..un choix à faire...Ici et maintenant...

Si elle votait contre Malt, et qu'elle s'avérait etre innocente, alors deux loups seraient très probablement encore parmi eux.. Et si elle votait contre Gwen, et qu'elle était aussi innocente, idem pour les deux loups...
Et si la vérité était ailleurs?....Oui, ailleurs... Regarde l'enfant, les yeux dans l'vague... Elle avait pris sa décision...

Peut-être que l'amitié me perdra, dit-elle, mais j'en prends le risque. Je ne voterai pas contre Maltea... Je vote donc contre Gwen, pour équilibrer les voix, et espère simplement ne pas me tromper...

Regarde Maltea en disant ces derniers mots.

Les échanges violents entre les femmes le laissaient sans voix. Chacune se proclamant voyante.. peut être devrait il dire qu'il était le voyant, l'amoureux ou la sorcière … tout le monde pouvait affirmer n’importe quoi pour sauver sa peau.

Toutes ces pensées se bousculaient dans sa tête. Il ne pouvait se résoudre à penser que Malt était l’une des leurs.. pas elle. Il repensait à eux et sentit son estomac se nouer à la pensée qu’elles l’emmeneraient au bucher.. lui se refuserait à çà et s’il ne mourrait pas la nuit suivante il n’aurait de cesse de leur reprocher leur choix.

Il regarda machinalement Hild partir se réfugier dans les jambes de Migéon et resta abasourdi quand elle s’adressa à Malt et lui.

-Pourquoi vous faites ça? Pourquoi vous avez pas été là hier pour empêcher Soizic de mourir? Pourquoi vous avez rien dit? Tous ensemble on aurait pu éviter qu'elle meurt. Elle m'a fait très peur, mais je savais pas... Je voulais pas faire de bêtise...

Il était là hier, il avait essayé d’empêcher ça en ne votant pas contre Soizic.... mais personne ne l’avait écouté, toutes trop préoccupées par écouter la voix de leur maître et capitaine.
A quoi bon répondre, chacune d’entre elles n’entendait que ce qu’elle voulait.
Quand la gamine parla, son sang se glaça… elle aussi… comment pouvait elle accuser si fermement l’amie du jeune homme si elle n’était pas des leurs. Il regarda Malt, puis Gwen et Hild… la femme et la fillette étaient bien trop complices pour ne pas être au courant de qui sont les loups.

Il haussa les épaules et s’assit sur un banc, dos contre la table, écoutant Rebaile qui prenait la parole. Il ne manquerait plus qu’elle aussi soit contre Malt et tout serait perdu car la femme qui restait silencieuse suivrait sans doute aveuglément le capitaine.

Il soupira quand la jeune femme vota contre Gwen et regarda Aventurine. Ne la lachant pas des yeux. C’est à elle qu’il devrait la perte de son amie si elle se trompait de vote. Une chose était sûre.. s'il était encore en vie demain il savait déjà quels seraient ses deux prochains votes.

Un nouveau grincement de craie sur l'ardoise...

Gwen reprit la parole.

Rebaile, je suis étonnée que tu votes contre moi, parce que je sais, puisque je suis la voyante, que tu es une villageoise et non un de ces monstres. En l'occurence, tu es le futur capitaine si je survis au bûcher pour me faire dévorer ensuite. Tu es la première personne que j'ai sondée, et je suis sûre de cette vision. Tu peux encore changer d'avis avant qu'Aventurine ne vote.

A toutes les personnes présentes ici, sachez que si je suis envoyée au bûcher, les loups-garous ont gagné, c'est certain. Je dois reconnaître que Maltea a très bien joué son rôle d'innocente, mais avant de faire une terrible erreur, réfléchissez bien. Je n'ai pas peur de mourir, j'y suis préparée. Si je ne meurs pas sur le bûcher, je serai dévorée. Quoi qu'elle arrive, je ne serai plus de ce monde avant le prochain lever de soleil. Et je vous l'affirme ici, ce n'est pas le cas de Maltea. J'ai dit.

Le monde qui s'fige...
Oui elle était villageoise... Oui elle était innocente... La voyante pouvait savoir cela...
Murmure, comme pour elle-même...

Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt?...J'fais quoi moi, maintenant?...

S'prend la tête dans ses mains...
Et si c'était un mensonge?... Un coup d'bluff énorme?...
Et si c'était vrai, aussi?.. Argh....
Secoue la tête et la relève.

Je change mon vote... Parce que tu as dit que j'étais innocente, et que je le suis...
Je change mon vote..

Dieu que c'était dur...

Soit, Rebaile, je suis ravie que tu aies pris cette bonne décidsion !

Un coup de chiffon, la craie sur l'ardoise crisse un peu :

Gwen se tourna ensuite vers Aventurine.

Aventurine, à toi de dire ce que tu penses. Cela dit, ça ne change plus grand chose, puisque la majorité absolue des votes fait que la prochaine brûlée sera Maltea.

Saisissez-vous d'elle !

Une fois Maltea immobilisée, Gwen s'adressa à elle.

Qu'as-tu à dire, à présent ? Avant que tout le monde voit de ses yeux les flammes révéler ta vraie nature ?

Maltea regarda Rebaile soulagée de son vote, puis Gwen reprit la parole et le vote de Rebaile changea.

Elle la regarda déçue et un peu écœurée de la manœuvre de Gwen. Elle ne put s’empêcher de dire ce qu’elle pensait.

Enfin Rebaile réfléchit un peu, c’est une louve et elle sait qu’Hildegarde est sa complice automatiquement elle sait que tu es innocente…

Maltea se sentit gagner par la lassitude et se laissa attraper sans se défendre, rien ne pourrait la blesser plus que ce revirement de situation et ce manque de confiance en elle de la part de personne qu’elle pensait amies. Elle regarda une dernière fois Rebaile et lui dit :

Tu peux encore changer, si ce n’est pas le cas, sache que je ne t’en tiendrai pas rigueur de la où je serais. Je veillerai sur toi, sur vous tous… même si je suis plus blessée de vous voir manipulé de la sorte par cette… * regarde la louve qui a l’air des plus heureuse et pressée de la faire bruler, comme par hasard…* cette chose, cette œuvre du sans nom.
Cette nuit sera pour vous un enfer j’en ai bien peur, vous devrez faire avec ma mort sur votre conscience et le pire, avec deux louves à vos trousses. Je vous souhaite bien du courage et surtout prie pour l’âme du prochain hors d’œuvre des loups.

Elle regarda tout le monde les larmes aux yeux. Son estomac se souleva en s’imaginant sur le buché, les flammes la dévorant lentement. Même les condamnés à mort avaient droit pour la plupart contre monnaies sonnantes et trébuchantes à être étranglé avant que les flammes ne leurs fassent souffrir mille tourments. Elle regarda Aimelin et lui sourit se voulant courageuse même face à la mort, alors qu’au fond d’elle, elle n’avait envie que d’une chose fuir, fuir très loin de cet enfer, de ces deux monstres qui décimaient la nuit et même le jour à visage couvert les innocents de ce village.
Peut-être que ses prières ne seraient pas vaines et que Rebaile changerait d’avis, mais elle n’était plus sure de rien à présent…
Elle posa une main sur son ventre et le caressa tendrement, jamais elle ne verrait le premier sourire de son enfant, n'aurait pas la joie de le tenir dans ses bras même une ultime fois avant de mourir. Tout comme elle ce bébé était condamné tout ça par la folie de ces deux louves sans une once d'humanité. Une larme coula le long de sa joue, elle la frotta silencieusement, tremblante et priant. Dieu que cette attente lui paraissait être une éternité...

La petite fille tremblait dans son coin. Elle était horrifiée de voir à quel point les adultes pouvaient être menteurs. Jamais elle n'aurait imaginé que le vis pouvait s'insinuer à ce point en eux.

Pourtant, Maltea semblait sincère. Peut-être ne savait-elle même pas qu'elle était louve durant la nuit? C'est ce qu'Hildegarde pensait, en tout cas. Serrant sa poupée contre elle, elle pria de tout son être

-Merci Aristote d'avoir donné raison aux villageois. Protège nous... Protège nous. Je ne veux pas mourir.

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