Par un soir de pleine lune

Quelqu'un de volontaire pour être capitaine. Tant mieux se dit elle intérieurement. Aventurine aimait bien commander, surtout son mari, mais la peur de porter la responsabilité de mener la chasse aux loups, la culpabilité de mener un innocent au bucher, ou ne pas réussir à trouver à temps les loups...

Il sera bien tant de destituer Gwen de son rôle de capitaine si les soupçons se proteraient sur elle.

Moi, je suis d'accord pour que Gwen soit capitaine.

Pour l'heure, ce qui était sur, c'était de donner quelque chose de comestible à la petit Hildegarde.
Elle alla chercher une miche de pain, coupa plusieurs tranches et mit au milieux des morceaux de pomme puis le rapporta à la petite.

Même s'il fallait être méfiant, il ne fallait pas non plus être sans coeur.

J'aurai toujours une miche de pain pour toi. Tu n'auras qu'a passer à mon échoppe, d'accord.

Dans une des chambres de la taverne, par la fenêtre de celle-ci, quelques rayons de soleil venaient chatouiller agréablement le visage d'Ellana. Un petit instant paisible, elle entendait les petits oiseaux chanter, le soleil chauffait sa douce peau halée, les draps remontés jusqu'aux oreilles. C'était tellement confortable ... Mais quelque chose n'allait pas. Ellana, dans ce sommeil qui commencait à s'alleger de plus en plus, trouva quelque chose d'étrange dans cette situation, il n'y avait plus de bruit en bas. Ce bruit qui doit être celui d'une taverne animée. Même si, pour elle, c'était la première fois qu'elle dormait dans une taverne, il y avait d'habitude plein de bruit et d'animation au matin levé mais là, rien. A part les petits oiseaux qui gasouillent, pas un seul bruit de pas, pas une seule conversation, rien, le silence. C'est à cause de cela, malgré ce petit confort dont elle n'avait pas l'habitude, qu'elle se réveilla en sursaut

Mais!! Qu'est ce que je fais ici?! Elle se frotta les yeux, tourna la tête dans tous les sens et dans toute la pièce, s'affola, commenca même à paniquer et se souvint soudain Ah mais oui! Je suis arrivée au village hier et c'est la gentille dame qui s'occupe de ces lieux qui m'a emmené ici! Elle se calma alors.

Elle se leva, alla à la porte, l'ouvrit et sortit la tête discrètement. Pas la peine d'être si discrète, il n'y avait plus personne. "Mince, où ont-il pu tous passé ???" pensa Ellana. Elle s'habilla, sortit de la chambre, de la taverne même, puis arriva sur la place. Ils étaient là, tous réunis, à encore écouter le grand père qui parlait sur le haut de ses marches favorites. Elle se rapprocha donc tout doucement pour éviter d'attirer l'attention sur elle puis elle tendit l'oreille. Le vieux fou parlait encore des loups. Ellana sursauta quand d'un ton ferme il annonça que personne n'avait été tué, mangé ou meme dévoré par les loups. Elle regarda autours d'elle, tout ceux qui étaient là. En fait, c'était même tous les fous qui habitent ce village. "Comment les loups ont-ils pu se retenir? Ou comment, s'il y a eu, la personne choisie par ces monstres n'a rien eu, comment s'en est-elle sorti indemne?". Un frisson parcoura son dos. Ils vont être en colère, ils vont être affamés.

Du coin de l'oeil, elle observa la petite qui devait être à peu près du même âge qu'elle, s'écartant de la foule, et allant fouiller dans les sacs qui trainaient par terre. Elle tourna la tête pour mieux l'observer encore. La petite avait trouvé un épi de maïs et elle le mangeait comme si elle n'avait pas mangé depuis des semaines. Elle retourna la tête vers l'attroupement placé en plein milieu de la place lorsqu'elle entendit une femme se proposer en tant que capitaine. Elle ouvra de grands yeux quand elle se rendut compte que la femme qui se proposait, était la dame qui l'avait gentillement gardée dans sa taverne. Tout le monde s'agitait, pour donner leur avis, leur mécontentement... Mais Ellana, elle, ne donna pas son avis. Elle se retourna vers la petite fille et observa l'homme qui se mit également à l'écart pour la rejoindre. Elle le vit poser une main sur ses cheveux, une main si protectrice, les larmes lui montèrent aux yeux mais elle se secoua. "Il ne faut pas faillir, je suis forte, je peux me débrouiller toute seule!" se murmura Ellana.

Une des personnes de l'attroupement avait exprimé plus fort que d'autre son avis qui était un mécontentement. Cette personne ne voulait pas avoir la Dame de la taverne pour capitaine. Pourquoi ne pas l'accepter. Ellana s'approcha donc un peu plus, elle prit une grande inspiration et d'un coup, lança son avis à elle :

Moi je veux bien qu'elle soit capitaine! Elle regarda tout le monde d'un regard noir et suspect De toute façon nous risquons tous de mourrir et moi je ne veux pas mourrir! Non je ne veux pas! Et si elle peut nous aider, dans ce cas je veux bien qu'elle soit capitaine! Ellana se tenait droite, avec plein de charisme malgré qu'elle ne soit qu'une gamine. Quand elle se tenait sur une position, elle ne lachait pas prise...

La nuit va tomber encore et encore, elle n'arrêtera pas de tomber et les loups eux ne vont pas arrêter de chasser, c'est dans leur nature.

La nuit prochaine promet d'être une des plus terrifiante...

Lorsque Soizic se met à parler, lui jetant un regard de biais, Hildegarde se sent rougir, puis pâlir. Indéniablement, elle sent qu’on lui veut du mal. Quelle bêtise avait-elle pu bien faire ? Sous le coup de la peur d’être grondée, elle retient ses larmes en serrant les dents. Quelques secondes plus tard, l’épi de maïs tombe au sol, et la petite fille retient une expression d’étonnement. Passant son pouce dans sa bouche, l’évènement est confirmé : l’une de ses dents de lait, déjà branlante, vient de chuter, laissant un trou dans sa petite dentition.

Hildegarde a déjà oublié que la villageoise risque de la gronder. Elle est perdue dans la contemplation de sa dent qui repose désormais en paix au creux de sa paume.

Rangeant soigneusement la dent dans un trou de sa poupée, elle accueille avec joie le pain que lui tend Aventurine. C’est tout de même bien meilleur.

- Alors c’est Gwen qui est la chef ? On fait quoi maintenant ?

Oui, Gwen que nous conseilles tu de faire?

Peut être que les conseils avisés de Gwen allait faire changer d'avis les contestataires et faire réagir les indécis.

Je ne sais pas pour vous, mais moi je n'ai pas envie de rester là sans rien faire et attendre le lendemain pour savoir, si par chance, ils ont décidés que quelqu'un d'autre, c'est à dire vous, serait leur diner.
Car même si on ressent un grand soulagement que de voir le jour dans ces conditions, c'est qu'un autre n'a pas eu ce privilège et moi je n'en conserve pas une très grande satisfaction.

Les soucils froncés et l'air déterminé elle ajouta :

Parmis nous se cache les loups et il faut que ce soir il y en ait un sur le bucher.
Alors pour la dernière fois, qui a vu quoi??

Aventurine pensa intérieurement : Ainsi je ne suis pas la seule à la soupçonner.
Je suis soulagée de ne pas avoir désigné la première car bien souvent la première personne à accuser est considérée comme loup. Je n'aurai pas aimé que l'on pense cela de moi, ouaip.

Soizic avait été très violente dans le rejet de Gwen en tant que Capitaine, comme si le fait que Gwen soit choisie par les autres la rendait jalouse . Peut être a t'elle eue l'herbe coupée sous le pied, mais pourquoi ne s'est elle pas proposée à la place.

C'est à voix haut qu'elle continue : Je ne comprends pas la réaction si vive de Soizic envers Gwen, c'est pourquoi je vais me fier à mes premières impressions, souvent les bonnes dit on.

Je vote contre Soizic.

Quatre votes contre elle... L'heure était grave ! Son invective avait été trop brutale, elle avait dit tout haut ce que sans doute certains pensaient tout bas, et elle allait le payer...
Tremblante face à sa mort prochaine, Soizic tenta le tout pour le tout :


Gwenhwyvar, je connais maintenant votre nom... La méfiance est de mise et votre proposition inopinée m'a surprise. Si j'ai fait une erreur, je m'en repends aussitôt.

Je n'ai pas envie d'être un mouton pour sauver ma peau. Si tous votent sans réfléchir pour le premier qui se présente, alors advienne que pourra, mais ce n'est pas ma vision.

Un frisson fit tressaillir la jeune dame. Elle avait peur, elle sentait le danger au dessus de sa tête, comme une hache qu'on abat...

Puisque j'ai encore quelques droits avant que vous ne me désignez, je voterai contre cette petite.

Soizic désigna la petite fille qui venait de perdre sa dent. Etait-ce le résultat de morsures antérieures qui avaient fait chanceler ses quenottes acérées ? Elle n'en savait rien, mais Hildegarde paraissait tellement louche..

Elle s'arrêta ensuite, se mit à genoux, et pria Aristote pour qu'il la protège de cette folie villageoise.

Aimelin écoutait et n'avait rien dit jusqu'à présent à part acquiesser pour le choix du capitaine.

Déjà quelques unes désignaient une jeune femme Soizic et son sang se glaça repensant à certaines erreurs commises en d'autres lieux.

- je ne désignerai pas Soizic comme prochaine victime et si je me trompe tant pis... des erreurs de ce genre ont été faites jadis et je m'en suis mordu les doigts.
Il y a bien trop de personnes silencieuses autour de nous et je serai plutôt d'avis de désigner l'une d'entre elles.

Son regard fit le tour du groupe, scrutant une réaction ..

- Soizic a dit tout haut ce que sans doute quelques uns pensent tout bas. Et pour contrer les loups, je préfère quelqu'un qui agit à quelqu'un de silencieux.

Nous avons pour l'instant :

Gwen : Soizic x2
Soizic : Hildegarde
Eliana : Soizic
Aimelin : (en train de réfléchir, mais pas Soizic)
Aventurine : Soizic
Hildegarde :
Maltea :
Rebaile :
Pocwin :


ça fait pour l'instant :
Hildegarde : 1 voix
Soizic : 4 voix
"pas-Soizic" : une voix
sur les dix voix possibles.

Elle semblerait que sans intervention des autres villageoises, nous ayons notre bouc-émissaire en la personne de Soizic. Est-ce que quelqu'une à quelque chose à dire de plus ?

Le vieillard les regardait. Il ne disait mot, le visage grave, mécontant que si peu de personnes s'exprime. Ils avaient tous peur, cela se concevait mais ils devaient faire un choix.

Le regard tourné vers le ciel, il vit les spremières étoiles briller.

Soizic.
Tu m'en vois désolé, mais tu vas devoir passer au bûcher, selon la volonté des quelques uns à s'être exprimés.

Migéon fit signe aux villageois présents de s'en saisir, et de la faire venir près du feu.

Pendant ce temps, d'une main trmblante, les yeux voilés, il prit une torche et embrasa le tas de bois qu'il avait réussit à ammonceler durant le temps (long) des débats.

Il regarda la jeune femme s'avancer.

[hrp] je vous laisse jusqu'à dimanche midi si vous sohaitez un retournement de situation. SInon, Soizic sera bien brûlée[/hrp]

La peur étreint à nouveau la fillette en comprenant les propos de la dame. Elle lui veut la mort, pour une raison inconnue. A nouveau, le contour des yeux de la fillette vire au rouge, puis l'humidité surgit au bord de ses yeux. Le sentiment d'abandon pèse lourd sur la petite âme que traine Hildegarde. Ses parents l'ont lâchement abandonnée, et voilà qu'une villageoise propose de simplement la faire disparaître, à peine arrivée dans ce village. Personne ne voudra jamais d'elle? Les seuls mots qu'Hildegarde trouve pour se défendre risquent d'être fatidiques:

-Tu es méchante! Tu as qu'à y aller toute seule au bûcher!

Le vote d'Hildegarde est fait. Mais plus tard, en voyant les flammes monter vers le ciel qui s'obscurcit, une expression de remord commence à paraître. Hildegarde se rend compte de ce qu'il va se passer.

Gwen observait le bûcher. Soizic fut attachée, puis jetée dans les flammes. Elle hurla de douleur.

Dans quelques instants, tout le monde saurait si les villageoises avaient eu raison, ou si elle y avait eu une épouvantable erreur...

La voyante avait tout vu. Les flammes dévorer la pauvre Soizic. Et les loups ricaner en silence.

Elle s'en retourna dans sa hutte et mit la main sur ses os divinatoires. Elle les lança sur la peau consacrée, négligemment, sans y prêter attention, comme elle avait appris à le faire depuis son plus jeune âge.

Ce qu'elle y vit emplit son visage de stupeur...

Aime ne prononça plus un mot mais se refusa de conduire Soizic au bucher.
Il ne quitta pas les flammes des yeux jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien... aucune trace d'elle... et aucune trace de loup garou.

- j'aurai du insister murmura t il en tournant le dos au bucher.

Il jeta un regard aux accusatrices et espéra qu'elles ne se tromperaient pas une autre fois... à moins qu'elles aient eu une bonne raison pour tuer une innocente.

Sans un mot il quitta la place et se dirigea vers la taverne boire quelques chopes pour enlever ce mauvais goût de sa bouche.
Puis il rejoignit la chambre qu'il avait pris à l'étage.

Les loups allaient s'en donner à coeur joie cette nuit.

Désorientée, éperdue, choquée, l'amoureuse erre dans les rues. Sous son déguisement, elle ne se soucie que peu de ses pieds nus qui se posent sur les pavés froids en pleine nuit. Encore retournée par des événements récents, elle avance en se tenant aux murs, sans être inquiétée de sa tenue incomplète.

Lorsqu'elle aperçoit enfin la battisse qui est leur lieu de rencontre, elle se glisse dans son ombre. Elle n'attend plus que lui, pour s'oublier, pour soigner les tourments qui n'ont de cesse que rendre la vie dans ce village à peine supportable. Les minutes s'allongent, s'étirent, jusqu'à s'arrêter. Que le temps est long, sans l'amoureux.

L'amoureux fait vite, il presse le pas, l'heure tourne, et son rendez-vous est proche.
Quand il entre dans la vieille batisse et qu'il voit son aimée, son visage s'illumine. Elle lui fait oublier l'horreur à laquelle il vient d'assister. Il se blottit contre elle et la serre contre lui. Tout va bien à présent, plus rien ne compte...