Chapitre IV : La lune rousse rougit...

Le vieillard, son bâton noueux autant que ses doigts presque paralysés par la maladie, s'arrêta un instant dans la plaine.
Des jours entiers qu'il marchait, sous un soleil de plomb. Pas un nuage en vue qui annoncerait un orage, et donc un air frais qu'il attendait pourtant de tous ses voeux.
Sa lourde cape noire sur les épaules, dont il ne se séparait jamais, lui pesait plus encore aujourd'hui.

Il porta son regard au loin, tout en reprenant sa respiration. Là haut, au dessus du point d'horizon, il admirait ce village bâtit sur un piton rocheux il y a des centaines d'années. Un château fort autour duquel des maisons en pierre se tassaient, écrasées par les rayons du soleil.
La verdure alentour prenait le village en son sein comme dans un écrin, et les cigales qui chantaient autour de lui auraient pu le rassurer. Mais rassuré, il ne l'était point en ce jour funeste.

Il savait que les loups garous allaient se réveiller. Depuis des millénaires, une malédiction planait sur ce village. Lorsque 21 juin, le jour le plus long de l'année, celui où le soleil mangeait la nuit de plus en plus, tombait en même temps que le premier jour de la pleine lune, celle çi roussissait plus encore que de raison, rougissait presque, et certains hommes ou femmes se transformaient en bêtes sanguinaires et hurlaient après leurs terribles méfaits, en regardant celle qui semblait être leur déesse, celle qui trônait, comme une reine, dans le ciel.

Il reprit sa route, lugubre, sachant que la lutte serait longue et sanglante. Rien ne pouvait distinguer les villageois tranquille de ces êtres engendrés par on ne savait qui ni quoi.

Plusieurs heures après, il arriva enfin à l'auberge, où quelques âmes prenaient du repos après le dur labeur dans les champs, et posa son corps endolori sur la chaise qui lui parut la plus confortable....

La grosse chandelle de cire dégage une écœurante odeur de suif.

Missionnée par le Pape lui-même pour prendre la direction du Couvent des Aubergines à Montpezat, village curieusement abandonné par ses habitants plusieurs mois auparavant, Mére Alazaïs rédige son rapport quotidien : toujours aucune goutte de pluie... La famine n'est pas loin!

Elle ferme le registre, quitte son écritoire et se poste devant la minuscule ouverture qui lui sert de fenêtre. L'air est lourd et la chaleur étouffante.

Au loin, un voyageur s'approche du village, levant derrière lui un léger nuage de poussière. Son apparition dans son champ de vision, provoque chez Mère Alazaïs un drôle de sentiment : qqchose qu'elle n'a jamais connue jusqu'à présent, un mauvais présage...

Pyro Naï marchait le long du chemin avec une botte de radis en main. Alors que son écritoire battait ses hanches à chaque pas, elle leva les yeux vers la citadelle de Montpezat qu'elle voyait clairement au travers des frondaisons. Par ces nuits courtes estivales, mieux valait se trouver un abri et se requinquer pour le lendemain. Pyro gobait radis sur radis tandis qu'elle se dirigea au radar vers la place du village. L'auberge lui faisait un clin d'œil de son enseigne mais Pyro Naï l'ignora pour le moment. Préférant se désaltérer au puits, elle s'adossa ensuite au rebord en grès.

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 18/06/2010

Subraya, dans sa belle robe rouge arriva dans un village. Pour être perdu, elle été perdu. ici, les routes était faite de boue, si elle avait été à pied, elle aurait eut les souliers crottés. Heureusement, elle été à cheval. Mais que faisait-elle au milieu des gueux ! Elle devait vite retrouver ses compagnons. Enfin, plus facile à dire qu'à faire. Le reste de la journée suffirait-il à cette entreprise. Elle aurait aimé le croire. mais aucun de ses manants ne semblait en clin à l'aidé ni même à lui adresser la parole. Elle soupira. Voilà une journée bien mal partie.

Nombre de messages : 38 Age : 42 Date d'inscription : 15/04/2010

Cela faisait tellement longtemps qu’il vivait là, reclus dans sa caverne, qu’il lui semblait être là depuis toujours.
Il a tout oublié, de ses origines, de son passé… il ne lui en reste que certaines visions violentes qui viennent hanter douloureusement ses longues nuits d’hiver...

Ainsi donc, pourquoi revenir à la civilisation ? Ca lui aurait tout à fait convenu de rester là, à méditer, en s’alimentant d’eau et de racines, jusqu’à la fin des temps… Mais, en plantant un regard inquiet loin au bout de l’horizon, s’éveille en lui le pressentiment que quelque chose de grave se prépare… Une ère trouble, sentant la haine et la violence, semble s’ouvrir. Il aurait préféré ne plus le revivre…

Mais quelque chose en lui le pousse à combattre ses vieux démons. Car il en maintenant persuadé : ce qui se prépare est lié avec ce qu’il est devenu : un être pâle, fantomatique, qui s’est lui-même exclu du monde. Cette terre ne connaitra donc jamais la paix ?

Sa décision prise, il rangea sa caverne, rassembla ses quelques affaires, quelques victuailles, et pris la route en direction des autres hommes…

Guy, penché sur ses courgettes, fût interrompu par un pleur d'enfant. Il soupira, voyant bien que son ainé ne pouvait gérer ses frères et sœurs. Il entra dans la pièce principale de sa petite chaumière pour aller voir ce qu'il se passait. Les jumelles étaient assises à la table, en train d'observer un insecte qu'elles avaient attrapé. Le Petit, qui commençait à marcher, faisait des allers-retour dans la pièce, s'accrochant à n'importe quoi à proximité pour ne pas tomber. Guy traversa la pièce pour se rendre dans la chambre, où son fils ainé, désespéré, essayait de calmer le bébé. Depuis que son épouse était morte en donnant naissance au bébé, Guy devait s'occuper des champs que son père disparu lui avait laissé des années plus tôt, mais aussi de ses cinq enfants, dont l'ainé n'arrivait manifestement pas à garder. Le bébé était sale, il devait être lavé. Mais il n'y avait plus d'eau à la chaumière, il fallait aller à la Grand-place pour en chercher. Guy prit le bébé dans un bras, pris par sa main libre les poignées des trois sceaux en dois à coté de la porte d'entrée, demanda à son fils de faire sortir ses frères et sœurs pour aller finir de s'occuper des légumes et partit vers la Grand-place.
Il sentait, en traversant les rues, une atmosphère pesante, lourde, comme si une menace approchait. Mais il essaya de ne pas y prêter attention et d'accélérer le pas, il ne voulait pas s'absenter trop longtemps, connaissant son fils, il ne tarderait pas à y avoir un problème. Alors qu'il fût arrivé sur la Grand-place, il vit une femme, vêtue d'une robe rouge, avançant sur la Grand-place sur son cheval aux sabots sales. Il avait plu la nuit dernière, les sentiers menant au village devaient être boueux. La femme semblait perdue, mais Guy n'y prêta pas trop attention et il traversa la Grand-place jusqu'au puits pour remplir ses sceaux. Après tout, elle avait l'air d'un milieu aisé, les riches déploieraient de grands moyens et de l'argent pour la retrouver, argent qui n'aura une fois de plus pas servi aux plus pauvres.

Normalement, les religieuses de cette congrégation ont fait voeux d'isolement, mais en tant que Mère Supérieure, Alazaïs peut déroger à la règle si un danger est imminent et qqchose lui dit que c'est le cas!

Elle coiffe sa cornette et se prépare à sortir : il lui faut passer 3 lourdes portes avant d'atteindre le chemin qui mène au village.

Dans les champs alentours, des corbeaux croissaient; un étrange nuage sombre semblait suspendu sur le village.
Dans celui-ci, la vie semblait suivre un cours normal, centré sur le puit et la taverne, indispensables lieux pour que bêtes et hommes se désaltèrent...

Devant lui, sa tisane un peu spéciale fumait dans un grand bol. le regard ahuri du jeune homme qui servait dans la taverne l'avait fait sourire, juste un temps. Il avait demandé un bol d'eau chaude, et l'avait payé gracieusement. On ne devait pas être habitué à ce genre d'excentricité dans ce coin perdu. Il y avait mis son mélange d'herbes, choisies l'une pour l'arthrite, l'autre pour le bon fonctionnement des fonctions d'épuration, et la troisième pour rehausser le goût.

Le regard fuyant, tourné vers la seule fenêtre de la bâtisse au plafond haut, semblait perdu dans le lointain et les pupilles s'étaient rétrécies, semblant retomber dans cette tristesse qui ne le quittait plus, et qui se faisait un peu plus de place encore chaque jour qui approchait.
Après avoir bu lentement sa décoction, il se leva en s'aidant de son bâton, regarda les quelques âmes qui buvaient aussi en silence, et leur dis abruptement :

Que ceux qui sentent qu'il se passe quelque chose d'inhabituel me suivent au puit !

Et, de son pas encore alerte malgré son âge, il sortit à l'air libre. En levant la tête, il vit un nuage noir qui semblait se tenir là juste pour eux et ce village.. Qu'allait il engendrer ?
Il reporta son attention vers le puit, qui grouillait déjà de monde.

Une jeune femme à la robe richement cousue, qui semblait perdue seule dans cet univers pauvre et campagnard, un homme, son bébé à un bras, des seaux dans l'autre main, qui ravitaillait la maison, une autre jeune femme qui regardait vaguement vers la taverne, mais qui peut être n'avait pas les moyens ou le temps d'en profiter, une femme d'Eglise, visiblement haut placé, et bien d'autres encore arrivaient.

Il se demanda si tous n'affluaient pas, poussés par le même sentiment, la même peur, ou le même destin...

Il se plaça devant le puit, leva le bras qui tenait le vieux bâton noueux, et tout à coup, un silence s'imposa. Le bébé cessa de pleurer, et il lui sembla que les oiseaux se turent, que els feuilles ne bruissaient plus sous le vent.
Alors, de sa voix ferme, il dit :

Entendez moi, malheureux !

Entendez moi, car je suis porteur d'une lugubre nouvelle !
Mais je me dois de vous la donner, telle qu'elle est : brutale, sanglante....

Il les regarda tous, un par un, tentant de sonder les âmes.
Mais bien entendu, il ne le pouvait pas.
Il reprit :

La malédiction frappe ce village depuis bien trop longtemps.
Chaque fois que le solstice d'été tombe le premier jour de la pleine lune, des loups garous se réveillent, tous les soirs pendant une lune entière, et dévorent un à un les habitants du village.

Et il n'en restait plus beaucoup, des habitants.. Beaucoup avaient fui, ceux qui avaient survécu par miracle. Peu de visiteurs avaient décidé de rester, sentant peut être dans leur chair le terrible poids de ces lieux.

Cette nuit, deux d'entre vous se transformeront en ces bêtes sanguinaires assoifées de vie !
Vous devez les contrer !
Vous devez les anéantir, les traquer !

Mais il me faut un porte parole.
Chacun ici aura le droit à la parole, enfant comme adulte ou vieillard, femme comme homme.
Et votre porte parole viendra ensuite me dire vos choix.

Posez moi vos questions, discutez entre vous, choisissez celui ou celle qui vous représentera, et ensuite, barricadez vous !

Stupéfait de cette révélation, Guy mit quelques secondes à réagir:
Il me faut retourner chez moi, déposer les sceau d'eau et le bébé auprès de ses frères et sœurs, puis je reviendrais pour entamer avec vous le débat

Le vieillard lui accorda, Guy se mit en route, allant aussi vite qu'il pouvait avec ses fardeaux dans les bras. Pendant ce trajet, il ne cessait de repenser à l'atmosphère pesante de la journée, et qu'apparemment beaucoup d'autres villageois avaient ressenti la même chose.
Arrivé à sa chaumière, il déposa les sceaux , puis alla au champ et prit son fils ainé à part. Il lui expliqua la nouvelle et terrifiante situation dans laquelle était désormais le village; qu'une malédiction liée avec le solstice d'été avait manifestement transformé des personnes en créatures sanguinaires, en terribles Loups-Garous. Il lui donna quelques instructions à propos du bon fonctionnement de la maisonnée et du champ. Il lui indiqua un ruisseau qui passait non loin de la chaumière. Il fallait du temps pour remplir les sceaux car le ruisseau était très peu profond, et remplir pleinement un sceau n'était pas forcément une tâche aisée. Mais Guy ne voulais pas que les petits soient laissées seuls. Alors qu'il tournait les talons pour s'en retourner au village, Guy fut rattrapé par son fils, qui le supplia de ne pas lui laisser le bébé, qu'il ne pourrait pas s'en occuper. Dans un soupir, Guy prit le bébé ainsi que quelques affaires pour ce dernier dans un sac, et reparti pour la Grand-Place.
Lorsqu'il revint, les discussions, bien qu'un peu hésitantes encore, semblaient cependant s'être déjà s'être entamées.

-Qu'est-je raté ?Demanda Guy à la femme religieuse. Celle-ci regarda son bébé et l'interrogea du regard
-Ah oui, j'ai dût garder le bébé, dit Guy, mon fils ainé ne pouvait pas gérer autant de choses à la fois, j'ai dût le garder avec moi. Alors, le débat a avancé ?

La malédiction frappe ce village depuis bien trop longtemps.
Chaque fois que le solstice d'été tombe le premier jour de la pleine lune, des loups garous se réveillent, tous les soirs pendant une lune entière, et dévorent un à un les habitants du village.

Ho bonne mère qu'est ce que c'est que ce raffut encore. Levant la tête de ses sacs de farine qu'il empilait sur la charette, Aimelin fronça les sourcils en voyant un petit groupe rassemblé pres du puits et un vieillard qui donnait de la voix.
Il essuya son front d'un revers de manche ce qui lui laissa une trace blanche sur le front et se dirigea vers le puits, s'arrêtant derrière les premieres personnes.

Cette nuit, deux d'entre vous se transformeront en ces bêtes sanguinaires assoifées de vie !
Vous devez les contrer !
Vous devez les anéantir, les traquer !

Mais il me faut un porte parole.
Chacun ici aura le droit à la parole, enfant comme adulte ou vieillard, femme comme homme.
Et votre porte parole viendra ensuite me dire vos choix.

Posez moi vos questions, discutez entre vous, choisissez celui ou celle qui vous représentera, et ensuite, barricadez vous !

Intrigué par les propos il regarda tour à tour les présents, jetant un regard sur la mère Alazais qui se tenait là. Il la connaissait bien depuis le temps qu'il vivait au village. Si elle était là c'est que c'était du sérieux.

Il jeta un regard sur son âne attelé à la charette. Faudrait pas ces bestioles lui bouffent baptistou comment il allait travailler apres ça.

Il regarda Migéon.

Bonjour Papé, comment on fera pour se défendre et les tuer ces animaux si on se barricade tous.
Il nous faut nous défendre, sortir les bêches, les faux, tout ce qui peut nous servir d'arme.

Il avait bien une épée et une hache mais ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas manié une lame.

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 18/06/2010

Subraya aperçut un attroupement au milieu de la place. Elle se rapprocha donc pour voir ce qu'il en été et de quoi cette populace parlait si fort. Elle manœuvra avec son cheval pour s'approcher au plus près. et se hissa sur la pointe des pieds pour avoir le meilleur point de vu. En équilibre sur les étrillés, elle aperçut l'homme au centre de l'attention. Il ressemblait plus à l'idiot du village qu'autre chose. Il prédisait des événements apocalyptiques et effectivement, il semblait ne pas faire bon se trouvait près de lui. Comme une aura de folie se dégageait de lui, qui sait, c'était peut-être contagieux.
Subraya écouta les villageois, mais c'est qu'il écoutait vraiment ce que disait cet ahuri ! (sans vouloir te vexé Migéon ^^') Pfff .... Quelle bande d'imbéciles !

Guy avait entendu ce que disait Aimelin, le boulanger du village, qui s'était rapproché du groupe formé par quelques villageois. Il trouva son terme un peu irrespectueux d'appeler ce vieil homme Papé... Mais peut-être se connaissaient-ils ? Mais il pensa que son idée n'était pas mauvaise. Guy prit alors la parole et déclara que l'on pourrait former des binômes de volontaires qui patrouilleraient chaque nuit avec les armes que l'on aurait mit en commun. Migéon rapellait qu'avant toute prise d'initiative, il faudrait un capitaine du village, pour représenter Montezat et pouvoir éventuellement organiser et coordonner les patrouilles si elles étaient approuvées par la majorité des villageois. Pendant que Migéon parlait, Guy aperçu cette femme qu'il avait vue le matin même, dans sa robe rouge, toujours sur son cheval, s'approcher pour observer l'attroupement de villageois. Elle les regardait d'un œil plutôt hautain, et semblait sceptique quand au comportement de Migéon.

Le vieillard n'était pas tellement pour les patrouilles, mais si le village semblait en être rassuré, alors il les laisserait faire.
Mais lorsque le boulanger l'avait interpellé, il avait imperceptiblement haussé les sourcils. Une hache ne ferait malheureusement pas reculer l'engeance du démon...
Tous ne réagissaient pas pareil. L'un regardait ailleurs sans vraiment écouter, l'autre semblaient le croire fou..

Comment croire ce genre d'abomination, en effet...

Et bien, qu'en pensez vous ?

Il regardait la mère supérieure, si elle l'avait cru, peut être les autres se rendraient ils compte du danger qui planait réellement sur le village..

Une idée traversa soudain l'idée de Guy
Une arme ne serait peut-être pas efficace, mais il me semble bien que les Loups-Garous craignent le feu, il peut les tenir à distance. Peut-être que si les patrouilleurs prenaient du feu avec eux, ça pourrait les effrayer.

C'était donc çà?!!! Cette étrange sensation était la présence du démon sur cette terre sèche ou aurait du chanter les cigales... Pourtant, depuis son arrivée ici, Alazaïs n'avait observé aucun signe, et en avait conclu, peut-etre à tort, que ces histoires n'étaient que les délires des survivants des fièvres...

Mère Alazaïs écouta les interventions qui restèrent rares; mais certains regards étaient évocateurs : celui du boulanger indiquait la perplexité, etc.
C'était des gens sans bcp d'éducation et les représentants de l'Eglise et de l'Etat détenaient le savoir et avaient donc une responsabilité :

Le Démon peut prendre de nombreuses formes pour tourmenter les corps et les âmes et les desseins du Seigneur sont impénétrables, même pour sa plus fidèle servante.
Je peux etre un guide, mais je ne possède aucun pouvoir pour contrer cette menace, si elle est réelle.
...
Considérons qu'elle l'est, il nous faut nous organiser.

Guy a écrit:: Qu'est-je raté ?

Nous avons accepté la menace comme réelle et nous allions choisir un représentant.

Dragonet etait revenu de bien des vies et bien des folies. Ancien medecin et homme de science, puis possedé par le demon, puis mage et combattant acharné du mal, il avait sombré dans la demence et mis des mois et des mois à se remettre.

Aujourd'hui, son esprit lui semblait plus lucide plus en paix. L'homme si sur de lui et arrogant d'hier, avait laissé place à un nouvel être discret et timide.

Des loups garoups bien sur qu'il y croyait et pour cause. Un porte parole;. fut un temps, il se serait proposer sans songer qu'on puisse en prendre un autre. Aujourd'hui il se contentait d'ecouter sagement et de voir qui se proposerais. Il observait et ecoutait discretement de maniére si abscente qu'on aurait pu le croire benet. ce qui etait peut être le cas désormais.

Alors qu'il nourrissait son bébé, Guy remarqua cet autre vieil homme qui s'était approché pour écouter Migéon. Il semblait avoir traversé beaucoup d'épreuves dans sa vie, cela pouvait se lire sur son visage. Il semblait lui aussi convaincu de la venue des lycanthropes. Mais Guy se tira de ses pensées pour en revenir au débat actuel. Alors, l'invasion des lycanthropes était réelle, elle avait été reconnue. La Mère Alazaïs disait que les personnes d'église ou d'état détenaient le plus de savoir, puis s'était proposée comme candidate à la tête du village comme représentante. Cette femme n'avait pas tort, il fallait une personne ayant des connaissances à la tête du village. Mais au-delà de connaissances générales, il fallait surtout une personne connaisseuse des caractéristiques de la lycanthropie. Il se souvint alors, trente ans plus tôt, lorsqu'il n'était qu'un enfant, de son père, qui lui parlait des Loups-Garous. Il fût un temps où son père s'était beaucoup intéressé au sujet, au point de partir quelques mois à la chasse aux Loups-Garous, mais il était revenu bredouille, sans en avoir tué, ni même aperçu un seul. Mais Guy se souvenait de presque tout ce que lui avait apprit son père à propos de ces créatures légendaires. Bien que conscient des dangers qu'il prenait vis-à-vis de ses enfants, il calma son bébé qui commençait à pleurer, puis prit la parole.

- Je pense que la Mère supérieure Alazaïs a raison, il faut quelqu'un qui aie des connaissances à la tête du village. Mais au-delà de connaissances générales, je pense que ceux qui ont des connaissances sur la lycanthropie seraient plus à même de mener le village. J'ai moi-même quelques connaissances que mon père m'a enseignées quand j'étais enfant. J'aimerais donc moi aussi prétendre au poste de représentant des habitants de Montpezat.

Aimelin écoutait avec attention. Un homme qui tenait un bébé et parlait beaucoup faisait même allusion à des ... comment il avait dit .. des connaissances sur la lycanthropie.
Que de vocabulaire. Lui simple homme et artisan ne connaissait pas tous les termes employés. Par contre il connaissait le terme de bêtes sanguinaires et cela lui suffisait à se douter que le danger était réel.

Son regard gris se tourna vers Mère Alazaïs, femme aux sages paroles.

Le Démon peut prendre de nombreuses formes pour tourmenter les corps et les âmes et les desseins du Seigneur sont impénétrables, même pour sa plus fidèle servante.
Je peux etre un guide, mais je ne possède aucun pouvoir pour contrer cette menace, si elle est réelle.
...
Considérons qu'elle l'est, il nous faut nous organiser.

Connaissant la religieuse, il avait une totale confiance en elle et s'adressa donc à elle.

Mère Alazaïs, je veux bien que vous nous serviez de porte parole.
S'il y a vraiment danger et que ces bêtes nous menacent, peut être Aristote nous protègera t il un peu plus par votre intermédiaire.

Nombre de messages : 38 Age : 42 Date d'inscription : 15/04/2010

Il avait longtemps repoussé ce moment. Mais les abords du village se rapprochent inexorablement au fur et à mesure de sa marche. Le voilà déjà entendre des paroles, portés par le vent. Pourtant tout est encore vide autour de lui, tout n'est que champs et cultures jusqu'à perte d'horizon.

Au moment de franchir la porte principale, son pas se ralentit inconsciemment. Mais il ne s'arrêta pas, malgré le pincement au coeur qu'il commence à ressentir. Ca y est les voilà! Les premiers hommes qu'il aperçoit depuis longtemps quoiqu'ils ne soient encore que de vagues silhouettes. Eux ne l'ont pas encore vu. Ils semblent rassemblés sur ce qu'il semble être une grande place.

Le vieil homme, s'appuyant sur sa canne, se rapprocha doucement.

La religieuse s'etait proposer pour être leur porte parole, puis un autre homme pretendant avoir un savoir sur les créature de la nuit. Deux choses etaient sur, tout humain sage connaissant les hommes loups si il voulait finir la nuit n'avait nul intérêt à pretendre les connaitre, a moi de se savoir protger.. et tout loups avait tout intérêt à être leur porte parôle pour se debarassait des humains, et proteger les siens. Il etait bien placé pour savoir que ceux ci se reconnaissait entre eux.

Partant de ce principe, il se mefiait de tout ceux pretextant sauver le groupe. Il tourna alors vers le viel homme porteur de canne, reconnaissant la souffrance qui se degageait de lui et s'y retrouvant pleinement.

Puis d'une voix puissante et forte il s'adressa à lui:

Je serais trés honoré que vous soyez notre porte parôle, j'aimerais que vous vous presentiez en tant que tel.

Migéon écoutait tout le monde. Il avait suffit, comme il l'avait pressentit, que la religieuse appuie ses dires pour que les villageois prennent enfin conscience du danger.
Elle s'était courageusement proposée comme porte parole, suivie de l'homme au bébé.
Enfin, un homme qu'il croyait connaître, peut être dans cette vie ou dans une antérieure, se tourna vers un ermite qui venait à peine d'arriver, appuyé sur sa canne lui aussi, avec un regard impénétrable, un peu fou, comme lui même parfois.

Deux postulants, peut être un troisième. Et une voix déjà pour Alazaïs. Une aussi pour l'ermite s'il se présentait. D'autres villageois n'avaient pas encore voté...

Guy sentait le scepticisme chez certains habitants. Peut-être n'aurait-il pas dû dévoiler aussi crûment qu'il avait des connaissances sur les Loups-Garous, car ces derniers pourraient s'en prendre à lui. C'est ce qu'il avait commencé à craindre d'ailleurs. Peut-être n'aurait-il pas dût se présenter, ou du moins ne pas annoncer avec autant de certitude qu'il connaissait quelques faiblesses sur les lycanthropes. Mais il était trop tard pour reculer désormais, bien qu'il sentait bien qu'il n'aurait que peu, ou pas de votants en sa faveur. C'était peut-être mieux ainsi, car il commençait à douter sur les compétences qu'il aurait à diriger un village, il était de nature trop timide pour arriver à de faire entendre. Il se contenterait d'apporter toute l'aide qu'il pourrait à lutter contre les lycanthropes, en donnant quelques conseils pour agir selon les faiblesses qu'il existe chez les lycanthropes. Pour prendre la tête du village, Guy sentait que le vieil homme qui avait été interpellé par la religieuse avait de l'expérience, et peut-être pourrait-il être un bon représentant si il se présentait. Mais la femme d'Église semblait aussi être sage et lucide. Tandis qu'il se perdait dans ses pensées, en essayant de savoir lequel des deux pourraient être le meilleur en tant que représentant de Montpezat, il vit un vieil homme, probablement l'Ermite qui vivait reclus dans la montagne depuis des années, dont Guy avait parfois entendu parler en se rendant au village. Le vieil homme avançait lentement en s'aidant de sa canne. Il avait un air grave, et semblait déjà informé du malheur qui s'était abattu sur Montpezat. Qu'avait-il à annoncer ? Allait-il lui aussi se présenter en tant que représentant du village ?

Nombre de messages : 38 Age : 42 Date d'inscription : 15/04/2010

Encore indécis sur la façon d’aborder ces gens, le vieil homme continua de se maintenir à distance. Mais alors qu’il hésitait à s’approcher, il se rendit compte soudainement que l’une des silhouettes était tournée vers lui… et lui adresse même la parole !

S’il ne distingue pas les propos de cet homme (car il semble bien qu’il s’agisse d’un homme), il lui apparait clairement que c’est bien à lui qui fait l’objet de son attention.

Sa décision prise, il avança. « Bonjour ! », fit-il d’une voix douce, dès qu’il fut à portée de voix.

Diogene a écrit:: Bonjour !

Bonjour, je suis Mère Alazaïs, responsable du couvent des Aubergines et confesseur provisoire de Montpezat...

La religieuse n'avait jamais vu le vieil homme auparavent, mais elle savait les collines alentour habitées de solitaires, qui pour la plupart ne croyait plus en l'Eglise. Malgres cela, elle esperait toujours leur retour et essayait toujours de se montrer acceuillante

Guy salua à son tour le vieil homme d'un signa de tête et d'un léger sourire. Dans quel but était-il venu à Montpezat, avec cette terrible nouvelle qu'était l'invasion des Lycanthropes ? C'est la question qu'il voulait poser, mais Guy avait toujours un peu de mal à aller vers les gens, surtout ceux qu'il venait de rencontrer. Il posa tout de même timidement la question :

- Eh bien, brave homme, quel objet a piqué votre désir de venir ici ?

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