Chapitre IV : La lune rousse rougit...

Nombre de messages : 38 Age : 42 Date d'inscription : 15/04/2010

A voir maintenant ces visages proches de lui, qui le regardent, il se rendit compte du temps qui s’était écoulé depuis son dernier contact avec la civilisation. Mais pour peu qu’ils s’en souviennent, les derniers contacts qu’il a pu avoir sont loin d’avoir été de bons moments… Des moments même extrêmement douloureux, qui lui ont fait prendre la décision, il y a bien longtemps, de se retirer du monde.

Mais les visages qu’il observe maintenant –et qui l’observent, lui- sont doux et amènes. Il se remit à ressentir de la chaleur à l’intérieur de lui : tous les hommes ne sont-ils pas mauvais ?

A la femme d’église qui s’est présenté à lui, ou à l’homme qui lui a proposé d’être « porte-parole » (de quoi peut-il s’agir ?), il se contenta d’adresser un sourire intimidé. Mais la question du troisième individu à lui avoir parlé, lui demandant les raisons de sa présence, lui rappellent soudainement les raisons qui l’ont amené à sortir de sa retraite.

Un frisson passa sur sa peau. Son sourire avait disparu. « J’ai peur ! », répondit-il d’une voix basse, se mettant à fixer d’une œil vague le sol devant lui.

Tandis que son bébé protestait contre sa couche salle, Guy alla s'appuyer sur le puits pour le laver et changer, puis revint quelques minutes plus tard. Il porta son attention vers le vieil Ermite; qui avait semblé craintif à l'approche des villageois, mais qui paraissait s'être légèrement détendu; dont il avait entendu la faible parole.

- Ainsi, dit Guy d'une petite voix légèrement tremblante, tu avais déjà pressenti le sort de Montpezat ?

Migéon ne pouvait pas rester comme ça, visiblement l'ermite était mal à l'aise. Et il avait peur. Mais de quoi, puisqu'il n'était au courant de rien encore ? Avait il pressentit le danger, comme d'autres ?

Bonsoir, l'ermite.
Je suis Migéon...Le gardien...Gardien de quoi au juste ? Gardien des âmes, oui, mais comment le dire à ces êtres qui ignoraient même jusqu'à l'existence d'anges ? certains d'entre eux ne croyaient même pas en Dieu...

Le gardien de l'équilibre...
Je suis celui qui tente de réguler les forces du mal et celles du bien, pour que jamais la terre ne sombre dans l'horreur.

Mais des batailles doivent être menées, régulièrement...

Bon, il avait dit ce qu'il devait dire, simplement, et soit on le croyait, soit non. Mais le malheur qui allait s'abattre sur la population était tangible et nombreux la ressentait, même s'ils ne pouvaient l'expliquer.

Dès cette nuit, des lycantropes vont sortir de leur sommeil millénaires. Ils choisiront pour cela deux d'entre vous qu'ils possèderont, et dévoreront, chaque nuit, une personne pure.

Leur but est de faire vaincre le mal afin qu'il règne sur terre.
Mais je suis là pour vous guider, et vous aider..En donnant à certains d'entre vous quelques dons qui se révèleront utiles.

Il regarda l'horizon. Au loin, de la grand place, il pouvait voir entre deux maisons les champs qui se profilaient. Et au dessus, déjà masqué par le nuage qui assombrissait le village, le soleil qui déclinait. Bientôt, la lune allait apparaitre. Il était temps de choisir un représentant...
S'adressant toujours à l'ermite, puis ensuite regardant tout le village, il dit encore :

Le village doit avoir un porte parole, qui animera les débats, comptabilisera les votes et prendra les décisions.

Cet homme s'est présenté, il désignait Guy, celui qui tenait le bébé, ainsi que la mère supérieure, Dame Alazaïs.
Mais certains vous ont pressenti également pour les représenter.
Dites nous si vous le souhaiteriez, et sinon, tous vous devez prendre la première décision avant que la nuit ne tombe :
Choisir l'un d'entre vous.

Le soleil ne va tarder à se coucher...

Un peu plus d'inquiétude dans la voix, le regard un peu plus sombre, déjà il ressentait avec violence le choc du combat qui allait avoir lieu...

Nombre de messages : 38 Age : 42 Date d'inscription : 15/04/2010

L'ermite n'eut pas le temps de répondre à la question qui lui était posée, car celui qui se présenta comme le gardien de ses lieux prit la parole. Il s'agissait d'un vieil homme duquel il émanait une force, un charisme que l'on aurait pu soupçonner au premier abord.

Voilà qu'on lui demande de choisir un porte-parole. Ne connaissant personne ici, il lui serait malaisé de déterminer la bonne personne -et encore moins de se prétendre telle. Il prit la peine de dévisager tranquillement ceux qui l'entourent.

Puis, désignant l"homme au bébé", qu'il a vu s'en occuper avec beaucoup de douceur, il sourit: "Puisses-tu t'occuper de ce village comme tu t'occupes de ton fils!"

Guy fut surpris que le vieil Ermite voie en lui des capacités en tant que représentant de Montpezat, lui qui se considérait comme trop timide. Il lança un discret sourire à l'Ermite, le remerciant de lui avoir donné un peu de confiance en lui. Désormais, il y avait pour le moment une égalité: deux voix pour la femme religieuse, la sienne et celle d'Aimelin, le boulanger du village; et deux voix pour Guy, la sienne et celle du vieil Ermite. Guy attendait donc les réactions des autres habitants, notamment celle de l'autre vieil homme, à qui la religieuse avait conseillé de se présenter. Allait-il le faire ? Pour qui le village voterait à la majorité ? Car la fin de l'après-midi avançait de plus en plus...

Pyro était encore plongée dans ses pensées lorsqu'un vénérable s'était prononcé sur la malédiction qui allait s'abattre sur leurs têtes. Avec un frisson la jeune scribe osa les épaules. Le temps était immuable et rien n'effritait les superstitions de ces paysans. Quoi que... Qui dit superstitions dit croyants et voilà qu'uhe religieuse déjà prenait la parole dans un débat. Là où quelques minutes auparavant Pyro Naï n'entendait que le brouhaha ténu d'une vie dans les chambrées, voilà que désormais la grand place grouillait de conversations apeurées, de murmures terrifiés. Pyro essaya de suivre le débat mais le regard d'obsidienne d'un bébé porté à bout de bras capta toute son attention. Son instinct maternel prit le dessus sur sa raison et elle déconnecta d'avec la réalité. On ne se préoccupait pas de cette jeune fille harassée et finalement elle articula quelque chose, exténuée comme de retour d'un long voyage : "Nous devons veiller sur notre prochain ; oublions les préjugés pour avoir l'esprit clair et impartial."

Ainsi l'ermite n'avait pas voulu repondre a son offre. Generositée ou diversion. Il devait donc choisir entre la religieuse et le pére.

je me nomme Dragonet.. et puisque je dois choisir parmis deux choix que je n'aurais pas fait je suivrais la voix de Dieu et sa representante.

Doucement, il commençait à percevoir des signes qu'il connaissait bien.

Pyro Naï avait besoin d'une bonne nuit de sommeil afin d'être d'attaque au petit matin. Le soleil ne déclinait qu'à peine à l'horizon que déjà les gens s'émoustillaient de cette obscurité propice au crime. Pour sa part, qu'il fasse nuit ou jour n'était pas le principal souci de Pyro qui du moment que sa chandelle brûlait, pouvait toujours rédiger des pamphlets. Elle reprit donc contenance, farfouilla dans ses poches pour trouver de quoi grignoter. Mais ses radis étaient sa seule richesse en ce mois de disette littéraire. Toutefois si la menace se confirmait, les gens auraient peur et alors peut-être certains voudraient immortaliser leur prose sur du velin ? Au prix du papier, elle pourrait se payer le meilleur brouet de l'auberge. Rassérénée, mais cependant pas assez sadique pour se réjouir impudemment du malheur des autres, vu qu'elle était tout aussi concernée -merci la chair fraîche-, Pyro jeta encore un coup d'oeil à l'enfant. Elle s'inquiètait d'avance de ce que ces mirettes innocentes pourraient scruter au détour de son berceau. L'homme qui s'en occupait pour le moment semblait un brin valeureux, c'était déjà ça. Quant à celle qui avait pris précédemment la parole, une femme à l'allure des plus respectables, assurément, mais à sa façon de parler du "Démon"... Le comble suprême du lycan serait-il de pervertir la Sainteté par ses vices ? Pyro Naï, pour le moment, étant donné son arrivée des plus récentes dans la bourgade, se fia à son instinct maternel prépondérant pour parler d'une voix égale :

"Autant être prêt à y mettre le prix or une religieuse, avec tout le respect que je vous dois, n'est pas susceptible de faire verser le sang sur un simple soupçon, n'est-ce pas ? J'aimerais autant me rallier à ce père. Verra ce qui adviendra de nos pauvres âmes demain : Priez pour nous, merci."

Les votes avançaient peu à peu. Ainsi, l'offre de la femme religieuse avait été refusée. Le vieil homme, qui disait se nommer Dragonet, avait donné son vote pour le Mère Alazais. Mais Guy fût ébahi qu'une jeune femme, qui croquait des radis, des morceaux de papiers et la pointe d'une plume débordant de sa poche, lui avait donné sa voix. Il ne savait plus quoi penser.
Mais il fallait en revenir au votes avant la tombée de la nuit. De cet attroupement, des villageois n'avaient pas encore donné leur opinion. Pour le moment, six votes avait été donnés, trois pour Guy (lui-même, le vieil Ermite et la jeune femme sachant écrire.), et trois pour la mère Alazais (elle-même; Aimelin le boulanger et Dragonet).
En fixant le soleil couchant, Guy se demandait quelle serait l'issue des votes, mais surtout ce qu'il allait advenir du village durant les prochains jours. Le village pourrait-il démasquer à temps les deux Loups-Garous ?

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 18/06/2010

Subraya décida de laisser ces petites gens dans leur délire et de passer son chemin. Elle donna un coup de talons à son cheval, et parti en trottant sur un autre chemin boueux. Elle cherchait sur les chemin les traces de ses compagnons. mais ne vit pas l'ombre d'un indice. Elle parcourut, dieu seul sais combien de chemin et routes boueuses entre les champs pendant plusieurs heures.
Le soleil parcourt peu à peu le ciel et maintenant le voici qui commençait à décliner. Déconcertée, Subraya se retrouva de nouveau dans le village de fous qu'elle avait déjà traversé précédemment.

Sacrebleu, elle avait tourner en rond !

Trois votes pour la mère Alazaïs, trois pour le papa. La jeune femme à cheval était partie, visiblement au dessus des prémonitions. Il en voyait dans chaque village, et cela était sain, car souvent ces gens là avaient la tête sur les épaules et leurs décisions n'étaient pas guidées uniquement par la peur.

Mais il fallait départager les villageois prétendant au titre de porte parole, aussi, il héla la noble dame :

Gente Dame,
Vous ne faites pas partie de ce village, mais il semblerait que votre cheval ne veuille le quitter.
Aidez nous dans notre tâche, et si vous ne croyez pas nos dires, que vous pensez être des fadaises, au moins faites valoir votre voix et vos propres convictions.

DItes nous qui, des deux candidats, serait le plus à même de guider le village vers de sages décisions ?

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 18/06/2010

voici, qu'elle se trouvait de nouveau au milieu de cette bande de villageois fous. d'ailleurs, le plus fous d'entre-eux s'adressa à Subraya. Il avait manifestement un dilemme à trancher. évidement qu'elle était la mieux placé pour tranché. Elle, noble dame, semblait être la seule qui avait la tête sur les épaules dans ce village. Mais, là, elle n'avait aucune idée de ce qui préoccupait ces pauvres villageois.

" Quel est votre problème, vieil homme ? Dans quel but souhaitez-vous départager ces deux personnages ?"

Aimelin écoutait chacun en silence. Ca n'était pas parce qu'il était silencieux qu'il ne voyait pas certaines attitudes. Certains semblaient bien étranges. Sûrs d'eux, parlant comme s'ils avaient l'habitude de prendre des décisions, d'autres indécis, d'autres ne voyant dans ce petit groupe que des petits villageois et leurs petits problèmes.

Il s'appuya contre le puits essayant de rassembler ses idées sur tout ce qui s'était dit. Si ce qu'on racontait sur ces créatures sanguinaires était vrai, alors ces bêtes étaient malines, bien plus malines qu'une poignée d'hommes et de femmes. Et de plus elles seraient là parmi eux en train peut être de vouloir les guider où de poser des questions anodynes pour essayer de les tromper et mieux les attaquer la nuit venue.

Il sentit un frisson lui parcourir l'échine à la pensée de ce que serait les nuits à venir. Ce village était si calme, qu'il était étrange qu'il sombre dans une folie meurtrière en si peu de temps. Il écouta les échanges entre Migéon et une femme qui semblait être là juste par curiosité. Il était important que le porte parole soit choisi, la nuit n'allait pas tarder à arriver et avec elle, la mort.

La religieuse ne releva pas les propos de l'écrivain : l'existence des théologiens en Démonologie et des armées d'exorcistes était volontairement dissimulée par la Hiérarchie ecclésiastique.
Les manifestations démonologiques étant rares, l'Eglise communiquait peu sur le sujet : 2 interventions seulement sur ce sujet au cours de son histoire, au concile de Braga et au Concile de Latran.
Ce qui n'empêchait pas l'action : des Eglises étaient souvent construites pour etre les prisons de démons comme cette merveille architecturale du Turkana, ensevelie pour toujours (en tout cas, c'était le souhait de tous) sous le sable africain.

Les débats pour le choix d'un porte-parole s'éternisaient alors que ce n'était pas , à ces yeux en tout cas, une priorité. Il fallait qu'elle rentre au Couvent avant la nuit pour avoir le temps d'informer Rome des évènements qui se tramaient ici; après tout, c'était surement la raison de sa présence à Montpezat : la surveillance des activités anormales dans cette zone démoniaque et accessoirement la sauvegarde des âmes pures...

Peu importe le choix qui sera fait, mes prières ne seront pas moins dévouées. Mais je vous en conjure, décidez-vous vite car la nuit sera là bientôt : le soleil est au faite des maisons.

Voyant que Migeon tardait à réponde, Guy décida d'exposer à la riche femme la situation de Montpezat, et de répondre à sa question

- Gente dame, dit Guy, Montpezat est victime d'une terrible menace. Une malédiction liée au solstice d'été a transformé deux personnes de notre village en effrayantes bêtes sanguinaires, des Loups-Garous. Je devine votre peur, nous avons tous peur, mais je ne pense pas que vous devriez quitter cet endroit, nous ne pouvons pas prendre ce risque, vous étiez dans les parages quand le malédiction est tombée, et je fais appel à votre bon sens pour que vous compreniez que vous ne pouvez quittez Montpezat dans ces circonstances. Les signes ne semblent de toutes façons pas jouer en votre faveur: malgré vos efforts à quitter le village, vous réapparaissez toujours ici. Nous avons, de toutes manières, besoin d'une personne de votre milieu avec vos points de vue pour arriver à vaincre ces terribles bêtes.

Guy avait énoncé ceci avec une certaine lenteur, pour être sûr qu'il ne marmonnait pas et qu'il serait bien compris.

- Nous avons besoin d'un représentant à Montpezat pour diriger et mettre de l'ordre dans le déroulement des journées. Nous en sommes à une égalité, et votre avis fera basculer la balance, sauf si d'autres personnes se manifestent.

Il avait eu soudain un frisson et comme un trou. Lorsque cela passa, il regarda tout le monde, presque hébété, et se rendit compte que d'autres avaient parlé.
Sûrement avait on répondu à la femme de rouge vêtue, mais puisqu'il l'avait hélée il lui fallait lui dire :

Nous devons départager cet homme et mère Alazais car l'un d'entre eux sera le guide du village pendant quelques jours au moins.
Chacune de ses décisions comptera double, et il ou elle devra mener les débats.
Je ne dois ni ne peux influencer votre choix, mais vous êtes à présent la seule qui puisse les départager.

Sans cela, le village n'aura pas de porte parole, et ce rôle si important ne sera attribué.

La lune va bientôt monter dans le ciel, dès que le soleil aura disparu, les loups se seront transformés, et le début du cauchemard va caummencer.

Parlez vite, et ensuite tout le monde rentre chez soi, ou fait des rondes, peu importe, mais prenez soin de vous...

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 18/06/2010

"Il ne semble que la religieuse sera la plus éclairée et la plus apte à dissiper les doutes. L'aide de Dieu pourra toujours nous aitre utile.

bon, ben, c'est pas tout ça mais le soleil se couche, il est temps que je trouve une chambre pour la nuit."

Subraya se dirigea vers l'auberge afin d'y trouver une chambre libre.

Ainsi la mère Alazais était la représentante du village. Guy sentit au fond de lui à la fois une déception et un soulagement. Il aurait peut-être voulu être maire, mais il n'était pas certain de pouvoir assurer la direction d'un village, il s'estimait trop timide et trop peu charismatique pour assurer ce rôle.
Il rentra chez lui à la fin de cette 1ere journée. Il alla poser le bébé dans son berceau, et ce dernier s'endormit presque directement. Son fils aîné, qui l"attendait, lui demanda des nouvelles. Guy exposa rapidement le déroulement de la journée, puis questionna à son tour son fils sur la journée. L'adolescent avait un peu peiné avec toutes les tâches à remplir. Mais il n'avait rien trouvé pour barricader la maison. Guy, inquiet de la protection du foyer, réfléchit à toute vitesse et reprit l'idée qu'il avait eu plus tôt dans la journée.

- Aide-moi, dit Guy à l'attention de son fils, nous allons placer un bon flambeau derrière la porte et derrière chaque fenêtre. Les Loups-Garous craignant le feu, ils y aurait moins de risque qu'ils viennent. Et nous en ferons un en plus, il se pourrait bien que j'aille patrouiller cette nuit.

Le fils de Guy poussa un léger soupir excédé, il allait encore se retrouver seul avec les petits. Mais il ne pouvait rien faire contre les choix de son père, et il l'aida à allumer les flambeaux. Mais il ne s'inquiétait pas pour la lumière, il n'allait de toutes façons sûrement pas fermer l'œil de la nuit, trop terrifié par les Loups-Garous. Et les petits avaient souvent peur dans le noir, le feu n'allait gêner personne.

Pyro Naï avait déjà un petit creux tandis que le soleil à l'horizon se préparait au sommeil. Hardie par sa fringale, elle osa déranger quelque peu les murmures avoisinants en déballant tout son attirail sur le pavé. Ses plumes, elle les caressa rapidement du doigt pour en évaluer l'empenage tandis que ses encres, elle en triait les flacons entre les chères et les abordables. Elle mit une bonne minute à retrouver son petit canif à aiguiser les plumes, ayant eu la bonne idée de le laisser libre dans son écritoire. Finalement, avec un regard à la dérobée, elle remit tout en place et referma l'ensemble sur les paroles d'une riche cavalière. Ainsi donc cette dernière voyait d'un bon oeil la liturgie dans cette affaire, et bien soit. Pyro Naï n'allait pas défendre vertement son idée, car de toute façon, le sixième sens féminin n'avait jamais été reconnu à sa juste valeur par la gente masculine, nombreuse en ces périodes de troubles. Alors que le géniteur du bébé s'écclipsait pour coucher le petit vraisemblablement, la jeune scribe laissa trainer ses yeux vairons sur les personnes encore assemblées. Avec une petite voix, elle demanda à son plus proche voisin, qui sentait allégrement la farine :

"-Vous serez-t-il gré de m'indiquer un foyer ? Mes parchemins ont une sainte horreur de dormir à la belle étoile. Pi par les temps qui courent, je préfère autant me payer le gîte et le couvert."

Nombre de messages : 38 Age : 42 Date d'inscription : 15/04/2010

Le débat visant à choisir un porte-parole commencant à s'éternir, le veillard commenca à s'en désinteresser.
La venue de la nuit le prit soudainement d'inquiétude. Que se passera-t-il durant les heures les plus sombres?

Un frisson, autant provoqué par le froid de plus en plus grand à mesure que vient le soir, que par le mauvais pressentiment qui lui serre le ventre, vint lui parcourir l'échine.

S'éloignant du groupe, et n'écoutant plus ce qui se disait, il se rapprocha du bord de la route principale, et s'assit, adossé au mur sur un tapis de mousse. Serrant ses maigres vetements contre lui, il sembla devenir immobile.

Guy regarda par la fenêtre. Le soleil ne se voyait presque plis à l'horizon, et Guy pouvait percevoir une étoile ici ou là dans le ciel.

- As-tu mit des flambeaux derrière les fenêtre des chambres ?, demanda Guy à son fils.
-Oui, oui, il ne manque plus que cette fenêtre-ci, répondit celui-ci en désignant la fenêtre à laquelle s'accoudait son père.
Guy poussa un petit soupir. Il craignait beaucoup la nuit qui arrivait, qui était de plus en plus proche. Il déposa le flambeau sur le rebord de la fenêtre, et le dernier sur la table. Il comptait faire une ronde cette nuit si il ne trouvait pas le sommeil. Son fils avait tenté de l'en dissuader, mais Guy ne voulait rien entendre, il voulait tout essayer de faire pour combattre les lycanthropes, même si au fond de lui, il savait pertinemment qu'il ne ferait pas le poids face à ces Loups-Garous.

Ainsi, Alazaïs représenterait les villageois et les personnes de passage à Montpezat : quelle lourde responsabilité de faire les arbitrages; heureusement qu'elle pouvait compter sur l'aide du Seigneur dans cette lutte contre le Mal.

Les votes étaient clos, la Place se vidait. Alazaïs devait également la quitter rapidement, bien qu'elle aurait préféré s'assurer que tous ces ouailles soient en sécurite avant de le faire. Mais elle avait encore à faire avant que la lune ne se lève : elle devait absolument informer Rome des évènements du jour.

Après avoir indiqué ou se situait l'Auberge, elle prit le chemin qui menait au couvent. Il commençait a faire sombre et les aspérités du sol n'était plus très visible : elle se prit plusieurs fois les pieds dans des pierres un peu plus grosses que les autres.
Enfin, elle passa la grande porte qu'elle verrouilla derrière elle, bien qu'elle doute que se soit totalement efficace : elle ne connaissait pas grand chose aux Loups-Garous mais les imaginaient capables de grimper aux parois des forteresses les + isolées.

Après avoir donné qqs consignes aux sœurs dont elle avait la charge, elle s'isola dans la bibliothèque. Un peu plus tard, on vit un pigeon quitter le Couvent vers une destination inconnue. Sa silhouette se découpait devant la lune rouge...

Suivant le mouvement, le jeune gars quitta la place. Il devait mettre Baptistou à l'abri et comptait bien s'enfermer à clé dans la maison qu'il occupait à coté de la taverne.

Allez viens on rentre chez nous, je n'aime pas du tout ça... mais alors pas du tout.

Tirant son âne et sa cariole, Aimelin regagna sa demeure. Dernier regard dehors apres avoir mis l'animal à abri et il verrouilla sa porte à double tours.

Elle cravachait Lutteur de ses longes rênes, poussant son destrier à la limite de ses forces. Le brave cheval, l'écume aux lèvres, le poitrail blanc de sueur mousseuse, les jambes flageollantes, arrivait encore à allonger ses foulées, cherchant l'air par ses naseaux grands ouverts, mais l'air était brûlant en ce 21 Juin, anormalement chaud, pas une bise pour rafraichir l'ambiance.

Belphegore ne voulait pas voyager de nuit dans cette contrée désolée où seules des broussailles malingres poussaient, où l'eau était rare, et les animaux hostiles: elle avait déjà ententendu quelques hurlements derrière elle, une harde de sangliers avait traversé le chemin devant elle, faisant peur à son cheval qui s'était cabré, et le vieux mâle s'était retourné sur elle, comme s'il voulait la charger.

C'est pourquoi elle menait à bride abattue Lutteur pour rejoindre le village qu'un paysan lui avit indiqué de bout des lèvres, comme effrayé.

Arrivée à Montpezat, elle trouva toutes les portes closes: il faut dire que le soleil començait à disparaitre derrière l'horizon, et qu'il se faisait tard.

Elle arrêta son cheval fourbu près d'une auberge miteuse: mais elle n'avait pas le choix, c'était les puces et les charençons dans la soupe aux choux ou les loups des forêts!!

La Générale entra dans l'écurie déjà sombre, installa Lutteur dans une parclose vide, pailla, bouchonna, abreuva et nourrit son cheval du mieux qu'elle pût avec ce qu'elle trouvait:

"Repose-toi, gros père, je crois que tu seras mieux loti que moi cette nuit!!"

Puis elle ressortit pour trouver l'entrée de l'auberge. Poussant l'huis:

"Olà, il y a quelqu'un pour servir?"

Guy eu soudain un léger sursaut. Cela n'était pas dût à la terreur qui le hantait depuis bien des heures déjà, mais à ce qu'il avait entendu au village aujourd'hui. Le boulanger et la mère supérieure fêtaient chacun un printemps de plus ces jours-ci, mais il ne savait plus lesquels. En temps normal, on aurait pu fêter ces évènements, mais dans ce village désormais plongé dans l'attente et l'angoisse, aurait-on l'envie et les possibilités de les fêter ?

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