Chapitre II - Le retour des Garous...

Laora fut tirée d'un sommeil trouble par le résonnement d'un bois frappé avec énergie. Elle se redressa et se massa le visage alors que Rebaile faisait son entrée pour prendre des nouvelles. Laora marmonna une phrase incompréhensible et posa les pieds sur les lattes du sol. Gelé. Un frisson lui parcourut l'échine. Elle refit le bandage qui lui enserrait la poitrine et enfila sa robe de bure noire et or. Ajustant son épée à sa ceinture, elle enfila ses bottes crotteuses et sortit de l'auberge. Le parvis de l'église était bondé de gens se bousculant les uns les autres, et Laora comprit selon la rumeur circulante que l'abesse avait été la victime des loups cette nuit, mais égalemnt que le vieux - fou ? - s'était fait transpercer d'une flèche.

Un bien mauvais présage, pensa-t-elle en s'éloignant de la foule. Elle jeta un regard au satyre qui mendiait à côté, puis vint s'agenouiller devant lui. Hey, cornes de bouc ! Ca te dirait de partager un repas avec moi ?

La foule se fendit soudain et Rebaile apparut, appelant le village et sa populace d'infortune à s'organiser, notament en élisant un capitaine. Une jeune demoiselle, apparemment de sang royal, se proposa immédiatement, suivit de près par un homme au langage pour le moins cultivé et la parole habile. Laora abandonna le satyre quelques instants et se retourna pour faire face aux deux candidats. Moi, je souhaite avoir le gars comme Capitaine. Il a l'air bien droit dans ses pompes. Elle se tut et retourna auprès du bouc mendiant. Et si on allait se remplir la panse à l'auberge, cornes de bouc ?

Regardant Laora et le bouc s'éloignés manger, je scruta avec attention les personnes autour de Rebaile, la princesse, jolie certes mais bon que cache t'elle derrière son regard de poupée ...

Wraaroon, certe il parle bien, il me rassure, je vais joindre mon vote et je vais voter pour lui, en espérant qu'il soit bien villageois et pas un imposteur.

Je me dirigea vers l'auberge, car avec ce froid si je ne mangeais pas, le temps se chargerais de moi, ce serait bête que je périsse maintenant.

Shikar observait attentivement les deux personnes qui se proposaient. Apparemment, la jeune Demoiselle était repérée. Trop tard pour elle. La plus part des personnes donnaient confiance a la sagesse, ce qui était apparemment un bon choix. Il se retourna et se posta a ses côtés.

-J'unis mon vote a ceux qui l'ont fait pour lui.

-Bon, une bonne chose de faite... pensa-t-il ...

Toujours pensif, il observait la foule. Difficile, sur cette affaire de deviner le second. Difficile de savoir qui est qui, d'ailleurs. Toutes ses pensées remuaient dans sa tête et bourdonnaient gravement. Il refléchissait a grande allure. Il s'arrêtta un moment, histoire de se reposer le neurones, parce que ça fait mal au bout d'un moment...

Laora accompagna le satyre jusque dans la proche auberge où elle s'approcha du tavernier et commanda pour sa part fèves et cochonailles. Elle regarda son compagnon. Qu'est-ce qui te ferait plaisir, cornes de bouc ? Je suppose que tu veux pas d'une soupe aux herbes. Elle prit les gamelles et alla s'installer à une table proche. Tout en mâchant, elle jeta un regard à Capra. Alors, tu viens d'où dis-moi ? C'est bien la première fois que j'en croise un dans ton genre.

Une fois le repas finit, elle quitta l'auberge et rejoigniit le groupe de villageois au-dehors. Apparemment, Wraaroon avait été désigné capitaine. Satisfaite, elle esquissa un sourire. Rebaile avait dû annoncer la terrible nouvelle au vue de la gueule qui tiraient certains.

Laora s'adossa à un arbre et dévisagea un à un les villageois présents. Son intuition la trahissait rarement, espérons juste que ce ne sera pas cette fois. Le Capitaine d'abord, une place stratégique pour un loup. Non, impossible. Shikar ? Il y a quelque chose dans son regard, mais pas du loup. Capra ? Mi-hommme, mi-bouc ; il n'avait quand même pas 50 moitiés différentes... Peanut ? Son apparente innocence la mit immédiatement mal à l'aise. Elle, elle en est. Laora en avait l'intime conviction. Elle se râcla la gorge avant de prendre la parole. Puisqu'il faut un premier, alors je serai cette personne. Je désigne Peanut pour filer sur le bûcher. Me demandez pas pourquoi.

Ainsi, le capitaine fut élu ...
Décidément, cette petite était surprenante ... D'abord, elle se présentait trop rapidement comme capitaine, et secoundo, elle vota contre le mi-homme. Capra, ainsi qu'ont le nommait. Shikar réfléchissait a grand peine. Il n'avait pas trop d'idées. C'était un risque de se détacher du groupe. Mais il ne voulait pas tuer un innocent. C'était dur. mais il devait prendre un choix.

-Eh bien ... commenca-t-il ... je ne dois pas réfléchir, je dois agir ... pensa Shikar avant de reprendre la parole
-Je désignerais Peanut.

Il baissa la tête quelques instants, et pria silencieusement. Il pria pour la personne qui allait aller au bûcher, et pour que celle-ci soit lycanthrope.

Laidzep fut reveiller par les coups sur la porte. Il se leva et vit son hôte s'approchait de lui. Il y avait eu un drame cette nuit. Les deux prêtres s'engagèrent dans les ruelles de la ville et ne purent retenir leur angoisse face aux cadavres des deux corps. Ils échangèrent quelques mots et prièrent en silence. Le moine Laidzep encore incrédule et dans le doute la veille, se retrouvez face aux légendes de Rebaile. Il prit la mesure de la chose et compris que quelque soit la nature du problème il fallait agir. Waaron un étranger présent au village, fût élu capitaine. Cela convenait bien à Laidzep car l'homme semblait empli de sagesse et de bon sens. Mais ses sens lui dictait de se méfier.
Il rechigna quelques instants à voter contre un villageois trouvant la méthode trop radicale, d'autant plus qu'il n'était toujours pas certain du bien-fondé de ce genre de méthode. Peut-être se tromperait-il et dés lors il ne pourrait s'empêcher de regretter son geste.
Puis voyant quelques autres voter, il se résolut à en faire de même.

" Je suis troublé en ce jour funeste. Je suis réellement triste de devoir faire ce choix, mais je m'y résout. Je vote contre vous Kora, votre trop grande promptitude à vouloir diriger cette petite communauté joue en votre défaveur. Je souhaite de tout coeur ne pas me tromper."

Les votes commencent à se préciser.

Un vote m’étonne cependant, celui de la princesse.

L’attitude de cette petite est terriblement suspecte !

« Ce sera le Princesse pour moi, trop de maladresses après cette première nuit ! »

Il faut voter, et bien je voterais contre Kora, pourquoi, et bien tout simplement qu'il peut se cacher quelque chose derrière son regard de petite fille, et dieu sait que le démon peut être n'importe où.

Quand à Laora, je suis désolée si je suis peu présente, mais je suis nouvelle, je ne connais personne et pour moi tout le monde est suspect, maintenant si vous voulez me mettre sur le bûcher je n'y peux rien, mais les démons seront toujours là car je ne suis pas l'une d'entre eux.

Shikar n'eût pas besoin de changer apparemment, la princesse était condamnée. Ne voulant plus observer ce spectacle, il s'occupa la journée. Il commença par retourner a l'auberge, commencer a refaire son paquetage. Quelque chose le retenait mais il ne savait quoi. Il tourna la tête vers la fenêtre, au bon moment, car une missive lui était parvenue. Il donna quelques graines au pigeon, ainsi que de l'eau. Après avoir lu ceci, il s'écroula sur son lit et laissa glisser la lettre.

Citation :

Ordre de mission:
Vostre voyage pour Delnar a été annulé. Vostre camarade Nestri s'en charge, il a de meilleures capacités. Vostre aide ne nous a pas été très intéressante, aussi, nous allons devoir vous abandonner a vostre sort. Quelques piècettes sont jointes a ce message, pour que vous subsistiez le temp du retour . Nostre temps a changé, nous devrons être plus rapides dans nos interventions, et les rares missions que vous avez effectuées ont mis un temps superieur a celui demandé. Vous n'avez que peu de chances de nous rejoindre, a moins d'avoir survécu a un quelconque fléau, ou que vous vous fassiez remarquer, où que ce soit. Nous vous souhaitons bonne chance pour tout ce qu'il vous reste a vivre...

Karl Salisk

Il s'était fait joué. Il ouvrit la petite boîte, glissa les pièces dans sa bourse et redéballa ses affaires. Les yeux dans le vague, les pensées lui tournant dans la tête, il s'abandonna au déséspoir. Ce village ou d'étranges événements ce passaient, cet ordre de mission annulé, tout ceci pour qu'il finisse si cela se trouve comme la jeune fille, en cendres sur un tas de braises. Il ne pouvait pas y manquer.

-Courage, tu vas te relever... se chuchota-t-il ...

il se leva un bon coup, laissant la lettre au pied du lit, et descendit au palier. Là il demanda de quoi se réchauffer calmement, et il réfléchit. Qu'allait-t-il faire maintenant ... Abandonner les villageois a leur sort ? un peu égoïste pour ces pauvres qui vont s'entretuer jusqu'a ce qu'un ne reste ... Partir ? pour aller où et faire quoi ? peu de choix s'offraient a lui. Il décida tout de même de rester là, le temps de prendre une décision serieuse, et puis , il se prenaît au jeu ....

Peanut décida de quitter la place, et de s'éloigner du groupe, elle prit un vieux papier dans sa poche, ainsi qu'un crayon qu'elle avait trouvé dans sa nouvelle demeurre. Elle observait, elle marqua tous les noms de chaque personne, il était temps de débusquer les imposteurs, avant qu'elle ne finisse en tas de viande ou en cendre ...

Il était tant d'aller se nourrir, Peanut se dirigea vers l'auberge la tête remplit de pensée et d'interrogation ...

Je me rapproche de la fautive, lui agrippe le bras, et les lui attache dans le dos.

La jeune femme, le corps mou, la mine défaite… Bon il faut tout de même la bâillonner, ce n’est pas parce qu’elle semble maintenant résignée qu’il faut encore supporter les cris et les hurlements de l’incinération. Quand bien même elle voudrait nous dire quelque chose, elle se débrouillera pour retirer la sangle.

Un léger frisson me parcours l’échine, est-ce vraiment la bonne personne à jeter aux flammes ?

Trop tard pour se poser cette question, trop de soupçons pèsent sur la malheureuse.

Je l’ancre au socle du bucher, là voilà prête !

« Vous là bas ! » Je hoche de la tête en direction du soi-disant chasseur de loups.

« Trimix, c’est bien ça votre nom… Bien, vous qui êtes visiblement habitué à ce genre de mode opératoire, et oui toute cette panoplie d’armes que vous portez autour de la ceinture… Pourriez-vous allumer ce feu pour nous ? Je vous le demande en tant que diplomate averti… attacher une femme au bucher était déjà indécent, mais de là à allumer moi-même le feu… Alors que vous, vous m’avez l’air parfaitement qualifié pour la suite des événements !»

Je brandis la torche vers le dit villageois.

« Merci mon ami, Dieu saura vous gracier pour la légitimité de ces acte. »

Trimix, cher villageois! Je ne peux rester insensible face à votre accusation! Que mon apparente froideur et mon relatif détachement n'aveugle pas vos yeux! En tant que Fransiscains, j'observe et j'analyse les comportements de chacun! Je suis un nouvel arrivant au village, et mon incrédulité face aux événements ne doit pas vous induire en erreur. Je suis de votre côté, villageois. Je regretterais néanmoins une chose. J'ai la désagréable impression que notre village a fait un mauvais choix, aujourd'hui, et j'en viens à regretter mon vote, les événements m'ayant poussé à désigner un villageois trop rapidement. Certains villageois ont semé le trouble dans ma conscience.
J'espère sincèrement cher Trimix, que vous prendrez la mesure de ma véritable sincérité et de ma profonde dévotion envers ce village.

Le moine Laidzep assista silencieusement à la mise à mort.
Une villageoise venait d'être sacrifiée. Il préféra baisser la tête, son coeur empli de remord et de tristesse. Pourquoi son dieu lui infligeait-il de telles épreuves? Il avait désigné cette pauvre innocente comme une coupable potentielle et avait presque immédiatement regrétté son geste. Son instinct ne l'avait pas trompé.
Mais il avait remarqué deux ou trois autres villageois dont l'attitude suspecte le questionnait. Il se promis de ne pas faire la même erreur la prochaine fois et de démasquer ces créatures de l'enfer si toutefois elles existaient. Il n'en avait pas encore eu la preuve jusqu'à ce jour, mais loup-garous ou assassins, cela revenait aux-mêmes. Il ferait en sorte de désigner les coupables et de rendre la quiètude à ce village.