Planqué dans les broussailles, pas loin de la route venant de l'Est.
L'était accroupi, là, et guettait les allées et venues depuis le matin. Mais personne. Pas une carriole, pas un marchand, même pas un troupeau de bête pour aller paitre ailleurs...
A croire que le village était vide. Même l'Eglise sonnait pas les messes.
Pas de curé ni de sonneur...
Le soleil au Zénith, il avait reculé vers la garrigue, plus loin, pour être bien caché. L'avait décoché quelques flèches, et attrapé un lapin, et un oiseau.
Fait un feu dans une petite clairière, pas longtemps, pour griller la viande. Puis étouffé. Repartir aux abords du village.
Le soir, après avoir guetté encore l'après midi, toujours rien n'avait bougé.
Personne dans ce village ? Abandonné ? C'est bien ma veine !
Il crache dans les herbes, jure. Puis la nuit qui tombe. Et..Des lumières, quelques unes, pas nombreuses. Sourire de satisfaction, y a au moins quelques âmes dans ce foutu village.
Au moins, je n'aurais pas de résistance !
Sourire carnassier. Puis, surprise, les maigres lueurs s'étouffent aussitôt.
Couvre feu ? Alerte ? Morbleu, qu'est ce qui se passe ici ?
Faut trouver refuge pour la nuit. Entrer dans le village, voir ce qui se passe. L'adrénaline monte d'un cran, il se lève, approche à pas furtifs, comme il sait le faire. Tate sa tunique de laine. La dague, bien en place. Nouveau sourire, en repensant au moment et à qui il l'a volé.
Rue principale, l'auberge. Il est sale, mais tant pis, dira que c'est un voyageur qui vient prêcher. Si on le croit, avec la gueule qu'il a, c'est qu'il aura vraiment à faire à des crétins !